L’Afghanistan supplicié : les Talibans n’ont pas d’autre projet que la mort

Ce n’est plus seulement un régime répressif. C’est un programme de destruction. En Afghanistan, les Talibans ne gouvernent pas : ils étranglent. Ils n’administrent pas : ils asphyxient. Ce qu’ils imposent aujourd’hui ressemble à un suicide national, savamment orchestré au nom d’une idéologie qui hait les femmes, méprise les faibles, et détruit méthodiquement tout ce qui fait tenir une société.

Les femmes sont les premières ciblées. Déchues de leurs droits, interdites d’école, bannies des universités, expulsées de leurs emplois. Condamnées à la réclusion, elles n’ont plus accès aux soins, car on leur interdit de consulter des hommes – alors même que les femmes médecins ne peuvent plus exercer. Les grossesses adolescentes explosent, les accouchements précoces se multiplient, les décès maternels aussi. Ce n’est plus une négligence, c’est un système létal.

Ce système frappe aussi leur autonomie : les salons de beauté ont été interdits. Celles qui résistent depuis leur domicile subissent des raids, du harcèlement, des extorsions financières et sexuelles. Elles sont accusées de « corruption morale » parce qu’elles veulent simplement survivre.

Mais la répression ne s’arrête pas aux femmes. La famine gagne. L’économie s’effondre. Et maintenant, le pays est confronté à un retour massif et incontrôlé de centaines de milliers d’exilés expulsés d’Iran et du Pakistan. Des familles entières, parfois nées en dehors d’Afghanistan, sont jetées à la frontière sans logement, sans revenu, sans sécurité. Et le plus tragique : beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui considérés comme traîtres par les Talibans, car ils ont fui leur régime. Ils risquent la prison, la torture, la mort. Là où ils cherchaient refuge, ils trouvent la vengeance.

Pendant que le pays crève, eux prospèrent. Les hauts responsables talibans – mollahs, ministres, chefs de sécurité – affichent aujourd’hui des tours de taille bien éloignés de ceux des enfants affamés de Kaboul. Ils vivent dans l’opulence, protégés, repus, parfois même obèses, dans des villas saisies ou construites à Dubaï, Herat ou Kandahar. D’où vient leur fortune ? Des mines d’or, de lithium et de pierres précieuses qu’ils exploitent sans partage, souvent avec la complicité silencieuse de puissances étrangères. De la drogue aussi, car sous leur régime, la production d’opium et de méthamphétamine a atteint des sommets, irriguant des réseaux criminels jusqu’en Europe, en Afrique, en Asie. L’Émirat islamique s’est fait cartel.

Mais leur richesse ne s’achète pas seulement en silence : elle s’achète aussi en alliances. Les Talibans tissent des liens avec les pires régimes de la planète – Iran, Russie, Chine, ou Pakistan – au nom d’intérêts mutuels cyniques. Ils se vendent comme des partenaires « stables », tout en laissant proliférer les groupes terroristes, en fermant les yeux sur les trafics, et en marchandant le sang de leur propre peuple. Leur diplomatie est une façade ; leur stratégie, une prédation.

Le pays est à genoux. Il ne produit plus. Il n’exporte presque rien. Il n’a plus ni système de santé, ni service public, ni éducation digne de ce nom. Les dissensions s’expriment même depuis les mosquées, où des érudits religieux dénoncent désormais la manipulation de l’islam par les Talibans au service de leur pouvoir tribal et absolu.

Dans ce contexte, les Talibans poursuivent leurs illusions diplomatiques. Ils multiplient les voyages, courtisent la Chine, l’Iran, le Pakistan, promettent sécurité et stabilité. Mais quelle sécurité ? Celle d’un régime qui emprisonne les journalistes, pourchasse les artistes, détruit les livres et transforme les universités en prisons vides ? Quelle stabilité ? Celle d’un État qui se nourrit de l’exil, du silence et de la peur ?

L’Afghanistan d’aujourd’hui n’est plus seulement sous un régime oppressif. Il est pris en otage par un pouvoir qui sabote tout avenir. Le sort réservé aux femmes est celui qui attend tout le pays : disparition, appauvrissement, asphyxie. Les Talibans ne cherchent pas à faire revivre un État islamique, ils cherchent à étouffer un peuple.

Et l’Histoire retiendra une chose : ce ne sont pas seulement les Talibans qui tuent l’Afghanistan. C’est aussi le silence de ceux qui les regardent faire, en prétendant que la paix vaut bien l’oubli des femmes, la faim des enfants, et la disparition d’un peuple.

L’Occident répond avec son arme favorite … Le mutisme !

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