LA LETTRE 11 avril 2025

La Lettre d’Afghanistan 11 avril 2025

🇵🇰 Déportations massives : le piège mortel se referme sur les exilés afghans au Pakistan

Édito – 10 avril 2025

Ils avaient combattu le terrorisme aux côtés des forces occidentales. Aujourd’hui, ils sont traqués, assassinés, et abandonnés.

Selon un rapport confidentiel obtenu par des militants, au moins 89 anciens membres des forces de sécurité afghanes ont été exécutés après leur expulsion du Pakistan vers l’Afghanistan. Militaires, agents du renseignement, policiers, membres des unités secrètes ATF 333 et 444 – tous ont été visés. Leur seul crime : avoir servi la République.

Ces assassinats ciblés ne sont pas des cas isolés. Ils s’inscrivent dans une politique systématique de représailles menée par le régime taliban, qui, malgré ses promesses d’amnistie, poursuit méthodiquement l’élimination de ses anciens opposants.

Le Pakistan, de son côté, a lancé une campagne d’expulsion sans précédent. Plus de 800 000 Afghans ont été renvoyés depuis septembre 2023, et Islamabad prévoit d’en expulser jusqu’à quatre millions. Dans ce flot de retours forcés, aucun filtre, aucune protection pour les personnes menacées. Pire encore : des exilés sous protection internationale, en attente de réinstallation au Royaume-Uni, ont été arrêtés et placés en zone frontalière d’expulsion, faute de visa renouvelé.

Les témoignages sont effrayants. Un ancien colonel abattu de neuf balles. Un autre tué devant sa fille de trois ans. Une militante des droits des femmes, réfugiée à Islamabad, déclare : « Être renvoyée, c’est choisir entre la torture et la mort. »

La machine de refoulement est lancée, sans considération pour les conséquences humaines. Et pendant que les assassinats se multiplient, la communauté internationale regarde ailleurs.

Source : Lynne O’Donnell https://substack.com/home/post/p-161016852

GRANDE VICTOIRE 9 avril 2025 ! Le projet de loi sur le définancement des talibans a été adopté par la commission des affaires étrangères du Sénat des États Unis !

Pour ceux qui ne savaient pas que les Etats Unis livraient chaque semaine 40 millions de dollars en cash aux talibans ! Depuis le mois d’août 2021, en respect de l’accord de Doha, conclu par Donald Trump lui-même ! Biden a respecté l’accord en libérant des milliers de prisonniers talibans, en anticipant le retrait des forces américaines d’Afghanistan, et en sponsorisant les talibans jusqu’à aujourd’hui.

Le sénateur républicain Tim Burchett est à l’origine de ce projet de loi, inspiré par @ShawnRyan762 et @TPASarah

Pour lire ou relire ce qu’a été l’accord de DOHA

L’Accord de Doha : Un Pacte Controversé et Ses Répercussions sur l’Afghanistan


Ciel ouvert, portes fermées

AFGHAN TIMES , « Les voix des femmes Afghanes »

Le long chemin de la connaissance
Télécharger l’extrait en français


« Ce que personne ne dira – Afghanistan : tout le monde s’en va, sauf les talibans… et la radioactivité »

🔎 Un regard rare et sans concession sur l’Afghanistan
📄 Document à découvrir : « Ce que personne ne dira – Afghanistan : tout le monde s’en va, sauf les talibans… et la radioactivité »
✍️ Par Thierry Lamireau — un Français, non journaliste, mais à l’écriture percutante et engagée.
L’auteur élargit le sujet car l’utilisation des armes à l’uranium est effective par TOUS dans tous les conflits. (enseignant de 68 ans à la retraite/ancien producteur animateur pigiste à France Culture à l’Atelier de Création Radiophonique/réalisateur du film Uranium en Limousin.


🔗 Lire l’article complet

Ce texte hors norme offre une vision exceptionnelle, lucide et souvent dérangeante, des conséquences méconnues ou délibérément tues de l’intervention occidentale en Afghanistan.

🎯 Ce qui en fait un document unique :

  • Un cri d’alerte sur les effets sanitaires et environnementaux de la guerre : Thierry Lamireau soulève notamment le problème des pollutions radioactives liées à l’usage d’armes à l’uranium appauvri – un sujet peu couvert dans les médias traditionnels.

  • Une dénonciation frontale des responsabilités occidentales, de l’OTAN aux gouvernements, dans le silence autour des conséquences sanitaires pour les populations afghanes.

  • Une lecture géopolitique sans illusion : alors que la communauté internationale se retire, les talibans et les effets toxiques de la guerre restent – l’héritage d’un conflit abandonné trop vite.

  • Une parole libre, sans filtre journalistique, portée par un citoyen engagé, qui assume son regard critique, radical, documenté.

🧭 Pourquoi lire ce texte aujourd’hui ?
Parce qu’il éclaire, dix ans avant tout le monde, les enjeux invisibles mais persistants d’un conflit oublié. Parce qu’il donne la parole aux oubliés. Et parce qu’il rappelle que les traces d’une guerre ne s’effacent pas avec le départ des soldats.

suivre Thierry Lamireau sur https://www.youtube.com/channel/UC4m8_2jAAXVa4bF7hVmWsqA/videos


Évaluation du terrorisme en Afghanistan

Selon l’évaluation annuelle des menaces du gouvernement américain, publiée cette semaine par les services de renseignement, Daech demeure le principal défi terroriste auquel sont confrontés les États-Unis et leurs partenaires.

Cette évaluation s’inscrit dans un rapport plus vaste qui aborde toutes les menaces pesant sur les États-Unis, y compris, mais sans s’y limiter, le terrorisme. Le rapport de cette année comprend notamment une section alarmante sur le rôle de Daech en Afghanistan.

Il indique que la branche afghane de Daech, l’EI-K, « reste la plus à même de mener des attaques terroristes externes et maintient l’intention de mener des attaques en Asie du Sud et en Asie centrale, ainsi qu’à l’échelle mondiale, bien que ses capacités varient ». Le rapport avertit également que le groupe « étend ses capacités au-delà de l’Asie du Sud et sa capacité à inciter des individus à commettre des attaques à l’étranger ».

Les États-Unis ne sont pas les seuls à partager cette évaluation. Un récent rapport du Conseil de sécurité de l’ONU a également souligné la menace croissante posée par Daech en Afghanistan. Il indique que le groupe maintient une présence dans toute l’Asie du Sud et en Asie centrale, même si son centre opérationnel demeure en Afghanistan.

Français Le rapport comprenait des renseignements détaillés sur l’infrastructure du groupe, notant : « Les recrues (de Daesh) ont reçu une formation près du district de Yawan dans la province du Badakhshan, où se trouvait un camp de combattants et de kamikazes. »

Le fait que le rapport de l’ONU puisse fournir des détails aussi précis sans susciter un débat international significatif sur la manière de répondre à la menace est profondément préoccupant.

Mais Daesh n’est pas le seul à rester une source d’inquiétude. Il est bien connu qu’Al-Qaïda a été autorisée à reprendre pied en Afghanistan depuis la prise du pouvoir par les talibans en août 2021. Ceci est démontré par des renseignements de sources ouvertes glanés dans des publications sur les réseaux sociaux, des évaluations accessibles au public de diverses agences de renseignement et la frappe de drone américaine qui a tué le chef d’Al-Qaïda Ayman Al-Zawahiri à Kaboul en juillet 2022.

Selon le même rapport de l’ONU, l’Afghanistan est désormais un « environnement permissif permettant à Al-Qaïda de se consolider, avec la présence de refuges et de camps d’entraînement disséminés dans tout le pays ». Le rapport poursuit en affirmant que les membres de rang inférieur et moyen de la direction d’Al-Qaïda ont obtenu l’asile à Kaboul, tandis que les membres supérieurs considérés comme des cibles de grande valeur sont hébergés dans les provinces.

Malgré les avertissements de l’ONU et des services de renseignement américains, aucune réponse internationale significative n’a été apportée. De nombreux observateurs attendent de Washington qu’il prenne l’initiative, d’autant plus que la crise actuelle est considérée comme découlant de la manière dont les États-Unis se sont retirés d’Afghanistan en 2021.

L’administration Biden s’est montrée peu encline à un réengagement avec l’Afghanistan après son retrait chaotique du pays. Le président Donald Trump, quant à lui, s’est exprimé à plusieurs reprises sur le pays, généralement pour critiquer le retrait des forces de Biden.

Cependant, Trump évoque régulièrement l’importance stratégique de l’aérodrome de Bagram et ce qu’il considère comme une erreur catastrophique : l’abandonner. Il est même allé jusqu’à suggérer que les États-Unis étudient les moyens de revenir sur la base, non pas dans le contexte de la menace terroriste, mais en raison de la proximité de la base avec des installations militaires clés en Chine.

Certains signes laissent entrevoir un changement dans l’approche américaine concernant l’Afghanistan sous Trump. Son administration devrait publier une nouvelle stratégie pour l’Asie centrale dans les prochains mois. Ce sera une occasion cruciale de présenter une réponse politique cohérente aux défis posés par l’Afghanistan sous contrôle taliban.

Malgré les relations souvent tendues entre Washington et Islamabad, des signes de reprise de la coopération entre les services de renseignement américano-pakistanais ont également été observés, notamment en matière de lutte contre le terrorisme. La capture récente par les forces pakistanaises du chef de Daech responsable de l’attentat d’Abbey Gate lors du retrait américain en août 2021 en est la preuve. Au-delà de ces points mineurs, il reste à voir ce que les États-Unis feront de plus.

Selon le rapport de l’ONU, plus d’une vingtaine de groupes terroristes opèrent actuellement en Afghanistan. Ce rapport décrit la « menace sécuritaire émanant du pays comme un facteur permanent d’instabilité dans la région et au-delà ». Il est temps de traiter cette menace avec le sérieux qu’elle mérite.

Aujourd’hui, l’attention du monde se porte naturellement sur d’autres crises mondiales, de la guerre en Ukraine aux violences persistantes en Syrie, à Gaza et ailleurs. Mais la communauté internationale ne peut se permettre d’ignorer la menace terroriste croissante en Afghanistan. Le monde doit agir avant qu’il ne soit trop tard.


Désillusion face aux formes par défaut de protestation politique (première partie)

Par l’équipe éditoriale de Rukhshana Media

Alors que la nouvelle année solaire 1404 commence et que l’Afghanistan approche de près de quatre ans de règne des talibans, les femmes se demandent s’il reste un espoir.

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S’agit-il d’engagement ou de soutien ? Une nouvelle étude explore comment la cruauté des talibans envers les femmes est perpétuée par les financements étrangers et l’indifférence.

Si ce groupe extrémiste peut avoir des significations différentes selon les groupes, pour les femmes, il représente un véritable fléau. La question n’est pas de savoir comment il a réussi à gouverner avec des résultats aussi désastreux pendant près de quatre ans, mais plutôt s’il parviendra à se maintenir au pouvoir.

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Réinventer la lutte pour les droits des femmes afghanes : stratégies de plaidoyer, de soutien international et d’éducation (deuxième partie)

Diverses stratégies ont été mises en œuvre pour lutter contre l’oppression des femmes par les talibans en Afghanistan. Initialement, les manifestants de rue étaient au cœur de cette lutte. Cependant, avec la répression des talibans et le départ croissant des militants du pays, le centre de gravité de ces luttes s’est déplacé vers des pays extérieurs à l’Afghanistan, notamment vers l’Europe et les États-Unis.

Au cours des trois dernières années et demie, les efforts déployés au-delà de l’Afghanistan se sont principalement concentrés sur le lobbying et le plaidoyer auprès des institutions politiques en Europe, aux États-Unis et aux Nations Unies.

Même si les résultats de ces actions n’ont pas été remarquables, elles ont été assez efficaces pour maintenir une certaine sensibilisation aux luttes des femmes et pour exercer une certaine pression sur les politiciens occidentaux afin qu’ils ne cèdent pas à un leadership taliban.

Cependant, depuis le début de l’année 2025, avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, la situation dans de nombreux pays occidentaux, notamment en Europe, aux États-Unis et au Canada, est en train de changer.

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L’étude « Démocratie refusée », publiée avant la chute de l’Afghanistan en avril 2021, retrace les racines institutionnelles et structurelles de la crise qui a conduit non seulement à la fin d’un système mais aussi au début d’une période sombre de l’histoire du pays.

En se concentrant sur la constitution de 2004, Jennifer Brick Mertzashvili (auteur) montre comment la concentration du pouvoir à Kaboul et l’élimination des structures locales de participation politique ont séparé l’État du peuple.

Bien que cette loi soit ostensiblement démocratique, en ignorant les institutions élues localement, en ne tenant pas d’élections pour les conseils de district et les municipalités et en créant des structures arbitraires, elle a effectivement écarté le peuple de la scène du pouvoir.

Les citoyens sont restés à l’écart et la méfiance envers la structure politique a augmenté. Cette aliénation structurelle, combinée à une corruption systémique aux plus hauts niveaux du gouvernement, a encore érodé la légitimité du système, en particulier lors d’élections marquées par des crises et des fraudes.

Cette étude met en garde contre le fait que le fait d’ignorer une participation publique significative non seulement érode la démocratie de l’intérieur, mais ouvre également la voie à une instabilité encore plus catastrophique. Ce qui s’est finalement produit n’était pas simplement l’effondrement d’un gouvernement : Les murs fragiles qui étaient censés défendre la liberté, la présence des femmes dans la vie sociale du pays et leur participation égale étaient en train de tomber.

Dans le vide créé par cette défaite, un régime a émergé qui a mis en œuvre l’apartheid de genre non pas comme une aberration mais comme un principe fondamental de gouvernance. C’est pourquoi cette recherche n’analyse pas seulement le passé, mais sert aussi d’avertissement clair pour comprendre l’amère réalité selon laquelle lorsque la démocratie est vidée de son sens, ce qui reste n’est pas seulement un simple désordre, mais un ordre régressif et oppressif, dont le coût est principalement payé par les femmes et les groupes défavorisés de la société.

Vous pouvez télécharger cette recherche via le lien ci-dessous.

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Déportations massives : le piège mortel se referme sur les exilés afghans au Pakistan

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