Afghanistan : Un pays sous le joug de la répression et des violations des droits humains
Mars 2025 – Kaboul. Depuis la prise de pouvoir des Talibans en août 2021, l’Afghanistan est plongé dans une spirale de répressions, d’exécutions extrajudiciaires et de privations des libertés fondamentales. L’année 2024 marque une intensification des violations des droits de l’homme, documentée avec précision par l’organisation Rawadari, qui alerte sur une situation humanitaire et sécuritaire catastrophique.
Un climat de peur et de censure
Si le nombre d’attentats suicides et d’explosions a légèrement diminué en 2024, la violence institutionnelle exercée par les Talibans s’est considérablement accrue. Exécutions arbitraires, disparitions forcées, tortures et répressions de la société civile sont devenues monnaie courante.
Selon Rawadari, l’année 2024 a vu une augmentation de 70 % des disparitions forcées par rapport à 2023, et une hausse de 42 % des détentions arbitraires. Les anciens employés du gouvernement précédent sont particulièrement ciblés : nombreux sont ceux qui ont été arrêtés sans justification, détenus sans procès, voire exécutés dans l’ombre.
Dans un Afghanistan où l’information est strictement contrôlée, les médias locaux sont contraints de publier uniquement les rapports validés par les Talibans. Toute mention de violations des droits humains est interdite. Les journalistes qui osent briser le silence sont arrêtés, torturés, et forcés au silence.
Les femmes : premières victimes du régime
Parmi les populations les plus touchées par cette répression, les femmes paient le plus lourd tribut. L’application de la loi sur la « promotion de la vertu et la prévention du vice » (PVPV), mise en place en août 2024, a durci les restrictions déjà drastiques contre elles.
- Interdiction totale d’accès à l’éducation au-delà du primaire.
- Interdiction de travailler, plongeant des milliers de familles dans la précarité.
- Restrictions de déplacement obligeant les femmes à être accompagnées d’un tuteur masculin (mahram).
- Violences accrues et absence de justice, les tribunaux talibans refusant de juger les crimes contre les femmes.
Le rapport de Rawadari qualifie ces mesures de crime contre l’humanité, soulignant le caractère systématique et généralisé de la persécution des femmes en Afghanistan.
Les minorités ethniques et religieuses sous pression
Les minorités ethniques et religieuses – notamment les Hazaras chiites et les ismaéliens – sont victimes d’attaques ciblées, de discriminations et de conversions forcées. Les Talibans ont multiplié les licenciements et exclusions sur des critères ethniques et religieux, et ont interdit aux minorités de participer aux décisions politiques.
Tortures et exécutions : la brutalité d’un régime sans pitié
Les prisons afghanes sont devenues de véritables centres de torture. Parmi les méthodes les plus couramment utilisées par les forces talibanes :
- Électrocution et chocs électriques.
- Simulation de noyade et asphyxie.
- Brûlures avec des tiges de métal chauffées.
- Privation de nourriture et d’eau.
- Passage à tabac et mutilations.
Un prisonnier libéré de Ghazni témoigne :
« Ils m’ont arraché les dents avec des pinces et frappé toutes les nuits. J’étais innocent, mais après deux mois de torture, ils m’ont libéré. Aujourd’hui, je peux à peine marcher. »
En 2024, au moins 20 prisonniers sont morts sous la torture dans les geôles talibanes, une augmentation de 25 % par rapport à l’année précédente.
Un appel à la communauté internationale
Face à cette situation dramatique, Rawadari exhorte la communauté internationale à agir. Le silence des puissances étrangères et l’absence de mesures concrètes laissent le régime taliban imposer un système de terreur en toute impunité.
Alors que les Talibans continuent d’ignorer leurs engagements internationaux en matière de droits de l’homme, une question demeure : le monde laissera-t-il l’Afghanistan sombrer définitivement dans l’obscurité ?
Vous pouvez télécharger le rapport complet traduit en français ici
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