Les dirigeants afghans en exil proposent une Constitution fédérale comme feuille de route politique alternative
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Les dirigeants afghans en exil proposent une Constitution fédérale comme feuille de route politique alternative
20/04/2025
Un groupe de politiciens, d’universitaires et de militants afghans en exil s’est réuni pour proposer un nouveau cadre politique pour l’Afghanistan. Convaincus que le fédéralisme pourrait offrir une solution durable aux divisions politiques, religieuses et ethniques persistantes du pays, ils ont officiellement dévoilé un projet de constitution pour une future « République fédérale d’Afghanistan ».
Le projet de constitution, élaboré par la Majma-e Federal-Khahan Afghanistan (Assemblée des fédéralistes afghans), définit un système parlementaire fédéral dans lequel le pouvoir serait partagé entre un gouvernement central et des États régionaux autonomes. Le groupe affirme que cette structure pourrait contribuer à mettre fin au cycle d’instabilité, à promouvoir l’égalité et à garantir le respect et la protection de la diversité du pays.
Sarwar Danish, ancien vice-président et figure emblématique du groupe, a souligné lors de l’inauguration qu’attendre la « libération » de l’Afghanistan avant de planifier son avenir politique s’était avéré une erreur répétée. « Ce même raisonnement a prévalu parmi les moudjahidines après la chute du régime précédent, puis après la première ère des talibans, ce qui a conduit au chaos en l’absence de plan clair », a déclaré Danish. Il a qualifié le nouveau projet de constitution de feuille de route juridique et pratique pour aider l’Afghanistan à opérer sa transition vers la paix et la stabilité.
Latif Pedram, ancien député et autre membre éminent de l’Assemblée, a souligné que leur proposition n’impose aucune décision sur le nom, le drapeau ou l’hymne du pays. « Seul le peuple afghan peut décider de ces questions », a-t-il déclaré, ajoutant que le projet offre simplement une structure pour le dialogue démocratique et l’harmonie nationale à long terme. Pedram a souligné que leur intention n’est pas de diviser le pays, mais de proposer un système plus inclusif qui donne à toutes les communautés un sentiment d’appartenance et d’égalité.
Le projet de document, qui s’étend sur plus de 100 pages, comprend des dispositions détaillées sur la séparation des pouvoirs, les droits des citoyens, la protection des minorités, l’autonomie régionale et l’utilisation de plusieurs langues officielles, dont le pachto, le dari et l’ouzbek. Il décrit les responsabilités du gouvernement fédéral, telles que la politique étrangère, la défense, la planification économique nationale et le maintien des droits fondamentaux dans tous les États. Les États, quant à eux, géreraient l’éducation, la culture, la santé et la sécurité intérieure au niveau local.
Cette proposition intervient alors que l’Afghanistan est de facto sous le joug des talibans, qui ont pris le contrôle de Kaboul en août 2021 après le retrait des forces internationales. Depuis, les talibans s’efforcent de consolider leur pouvoir et prétendent instaurer la stabilité grâce à un modèle de gouvernance islamique, bien que leur approche ait été critiquée pour son exclusion des femmes et des minorités. Malgré cela, les talibans ont renforcé leurs relations diplomatiques avec plusieurs grandes puissances mondiales, dont la Russie, la Chine, l’Inde, l’Iran et l’Union européenne, et ont engagé des discussions discrètes avec des représentants des États-Unis.
Alors que les talibans s’efforcent déjà d’acquérir une légitimité internationale, l’attention que l’initiative fédéraliste recevra sur la scène internationale reste incertaine. Les analystes estiment que, si le plan ne bénéficie pas du soutien des communautés afghanes elles-mêmes – notamment des Pachtounes et des chefs tribaux –, il risque de rester une idée portée par la diaspora. Néanmoins, cette proposition a insufflé une nouvelle dynamique au débat sur l’avenir de l’Afghanistan, offrant une alternative pacifique et structurée à des années de régime centralisé et de conflits répétés.
Reste à savoir si le monde considérera cette vision du fédéralisme comme une voie réaliste. Mais pour de nombreux Afghans exilés, elle représente un espoir : un moyen de reprendre le contrôle de la politique et d’imaginer un avenir où le pouvoir est partagé, la diversité respectée et la paix enfin possible.
Latif Pedram, chef du Parti du Congrès national d’Afghanistan, a déclaré que le projet d’Assemblée des fédéralistes ne visait pas à établir une structure fédérale ethnique dans le pays. Ses propos ont été tenus lors de la cérémonie de présentation du projet de constitution de la République fédérale d’Afghanistan. Pedram a précisé que même si les questions ethniques constituent une préoccupation importante dans la vision fédéraliste, elles ne constituent pas la base de la division des États fédéraux.
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