Afghanistan , puzzle terroriste – Mise à jour 22 octobre 2025

Nouvelle vidéo d’Al‑Qaïda et mobilisation ordonnée par Haibatullah

Début octobre 2025, Al‑Qaïda a diffusé une vidéo de propagande appelant ses affiliés et combattants à intensifier les actions jihadistes à partir de l’Afghanistan. Cette vidéo, largement relayée sur les canaux Telegram pro‑djihadistes, fait explicitement référence à la nécessité de “briser les frontières artificielles” et de “punir les alliés du sécularisme régional”.

En parallèle, des sources sécuritaires régionales ont confirmé que le chef suprême des Taliban, Haibatullah Akhundzada, a donné l’ordre à plusieurs groupes terroristes opérant depuis le nord et le nord‑est de l’Afghanistan — dont Al‑Qaïda, le Mouvement islamique d’Ouzbékistan, les talibans tadjiks et des contingents ouïghours — de se préparer à des opérations contre le Pakistan.

Plusieurs unités, notamment des combattants revenus de Syrie et des groupes suicidaires entraînés dans les provinces du Badakhshan, Takhar et Kunar, auraient été redéployées vers la frontière pakistanaise.

Cette évolution renforce l’analyse selon laquelle l’Afghanistan est devenu un centre de gravité régional du djihadisme, et non plus un sanctuaire passif. Le Pakistan, longtemps accusé d’avoir soutenu les Taliban, se retrouve désormais en première ligne d’un retournement stratégique orchestré par les mêmes acteurs.

Dossier Terrorisme — Mise à jour

4 octobre 2025

Le NCTC met en garde contre des menaces d’Al-Qaïda visant de grands rassemblements (concerts, événements sportifs) et appelle les autorités comme le public à une vigilance renforcée. Son directeur, Joe Kent, insiste sur la surveillance continue et la coordination avec les partenaires pour déjouer d’éventuelles attaques. Le NCTC indique également avoir neutralisé un suspect lié à Al-Qaïda entré sous couvert d’asile (annonce du 19 septembre).

Dernière minute : Terrorisme au PakistanL’État islamique revendique l’attentat meurtrier au Baloutchistan
https://www.24heures.ch/pakistan-letat-islamique-revendique-lattentat-meurtrier-136691878981

Un kamikaze a tué quinze personnes et blessé 38 autres lors d’un meeting politique à Quetta. L’explosion a ciblé les membres du Balochistan National Party réunis dans un stade.

Infographie : La Toile Terroriste en Afghanistan (2025)

La Toile Terroriste en Afghanistan

État des Lieux au 29 Août 2025

Un Sanctuaire Instable

Quatre ans après leur prise de pouvoir, les Talibans peinent à stabiliser l’Afghanistan, qui est devenu un écosystème complexe où groupes terroristes rivaux et alliés coexistent, projetant une menace bien au-delà de ses frontières.

~2,000
Combattants de l’EI-K Actifs

Le principal rival des Talibans, menant des attaques urbaines pour saper leur autorité.

6,000+
Combattants du TTP

La principale menace pour la sécurité pakistanaise opère depuis le sol afghan.

Paysage des Menaces : Forces en Présence

L’Afghanistan héberge une mosaïque de groupes aux capacités et objectifs variés. Le total de ces combattants avoisine les 13 000, ce qui souligne la gravité de la menace.

EI-K

~2,000

Principal rival des Talibans, mène des attaques urbaines pour saper leur autorité.

Source : Rapports de l’ONU

TTP

~6,000

Principale menace pour la sécurité pakistanaise, opère depuis le sol afghan.

Source : Représentant du Pakistan à l’ONU

ETIM/TIP

~2,000

La principale préoccupation sécuritaire de la Chine, qui fait pression sur les Talibans pour le neutraliser.

Source : Rapports de l’ONU

Al-Qaïda

~2,000

L’allié historique des Talibans, se reconstitue discrètement sous leur protection.

Source : Rapports des services de renseignement

Jaish al-Adl (JAA)

~500

Mène une insurrection de plus en plus audacieuse contre l’Iran, opère dans les zones frontalières.

Source : Rapports d’experts

MIO / IMU

~300

Groupe djihadiste d’Asie centrale, maintient une présence et des ambitions régionales en collaboration avec les Talibans.

Source : Rapports des services de renseignement

Le Conflit Central : Talibans contre l’État Islamique (EI-K)

Escalade de la Violence Urbaine

La stratégie de l’EI-K vise à prouver l’incapacité des Talibans à sécuriser le pays. Les attaques de début 2025 illustrent cette campagne de déstabilisation.

11 Février 2025

Attaque contre les forces de sécurité à Kunduz, faisant 19 morts, dont 4 civils.

13 Février 2025

Attentat-suicide contre un ministère à Kaboul, tuant 3 personnes et blessant le vice-ministre.

Insécurité Croissante

Les données de l’ONU confirment une dégradation de la sécurité globale par rapport à 2024, malgré les opérations anti-EI-K des Talibans.

Menaces Transnationales et Acteurs Régionaux

Ces groupes, bien que de force variée, visent à étendre leur influence au-delà des frontières afghanes, créant des tensions avec les pays voisins.

Jaish al-Adl (JAA)

Groupe nationaliste baloutche et djihadiste sunnite, il mène une insurrection de plus en plus audacieuse contre l’Iran. Loin d’être un allié des Talibans, il est un adversaire : le frère d’un de ses leaders a été tué par les Talibans à Kandahar.

🎯 Cibles : Forces de sécurité iraniennes (IRGC, police).

📍 Zones : Sistan-Baloutchistan (Iran), Kandahar et zones frontalières.

Al-Qaïda

L’allié historique bénéficie d’un « environnement permissif » pour se reconstituer. Ses leaders, comme le gendre de Zawahiri, conseillent les hauts dirigeants talibans à Kandahar.

🎯 Objectif : Jihad mondial, attaques contre l’Occident.

🤝 Relation : Allié symbiotique et protégé des Talibans.

ETIM / TIP

Le Mouvement Islamique du Turkestan Oriental est la principale préoccupation sécuritaire de la Chine, qui fait pression sur les Talibans pour le neutraliser et protéger ses investissements.

🎯 Objectif : Indépendance du Xinjiang.

🤝 Relation : Toléré mais sous pression diplomatique chinoise.

MIO / IMU

Le Mouvement Islamique d’Ouzbékistan est un groupe djihadiste d’Asie centrale. Bien qu’affaibli, il maintient une présence et des ambitions régionales en collaboration avec les Talibans.

🎯 Objectif : Renverser le gouvernement d’Ouzbékistan.

🤝 Relation : Proches et alliés des Talibans.

Tehrik-i-Taliban Pakistan (TTP)

Principal groupe militant au Pakistan, le TTP opère avec plus de 6 000 combattants depuis le sol afghan, menaçant la sécurité nationale pakistanaise. Les frappes de drones pakistanais en Afghanistan illustrent les tensions croissantes entre les deux pays.

🎯 Objectif : Imposer un régime islamique strict au Pakistan.

🤝 Relation : Fortes affinités avec les Talibans afghans, qui leur offrent un sanctuaire.

La Géopolitique du Chaos

Le retrait occidental a laissé place à un « grand jeu » où les puissances régionales et internationales adoptent une approche pragmatique et transactionnelle avec les Talibans pour protéger leurs propres intérêts.

Régime Taliban

Chine & Russie

Engagement économique contre la neutralisation des menaces (ETIM) et pour la stabilité régionale.

États-Unis

Approche transactionnelle : dialogue direct pour la libération d’otages et le contre-terrorisme ciblé, mais suspension de l’aide.

Iran & Pakistan

Coopération sécuritaire pragmatique pour contenir les menaces transfrontalières (JAA, TTP, EI-K) malgré des tensions persistantes.

Conclusion : La Seule Voie Viable

Face à la multiplication des menaces, une approche purement humanitaire ou transactionnelle est insuffisante. La seule alternative viable est de regrouper et de fournir un soutien logistique, en armements et en renseignements aux forces d’opposition antitalibanes, avant de passer à un engagement plus large. Il est urgent d’aider les opposants, qu’ils soient militaires ou civils, car l’action de ces groupes terroristes ne vise qu’à détruire les organisations occidentales.

Rapport basé sur une analyse de données ouvertes et de renseignements, Août 2025.

Rapport d’évaluation sur les réseaux terroristes en Afghanistan (Mise à jour au 3 septembre 2025)

Au 29 août 2025, le paysage sécuritaire en Afghanistan reste profondément volatile et se caractérise par une dynamique complexe de rivalités et d’alliances entre divers groupes militants. L’Afghanistan, sous la direction de l’Émirat islamique, demeure un épicentre de l’activité terroriste mondiale et régionale. Le conflit principal qui façonne cette instabilité est la confrontation acharnée entre le régime taliban et l’État islamique Province du Khorasan (EI-K). Alors que les Talibans luttent pour consolider leur pouvoir et obtenir une légitimité internationale en se positionnant comme un rempart contre l’EI-K, ils maintiennent dans le même temps des liens étroits avec des alliés historiques comme Al-Qaïda.

La menace de l’EI-K est devenue prédominante et représente un défi existentiel pour les Talibans. L’EI-K a recentré sa stratégie sur des attaques ciblées dans les zones urbaines pour saper la crédibilité des Talibans en tant que garants de la sécurité. Parallèlement, des groupes à vocation régionale, tels que le Mouvement islamique du Turkestan oriental (ETIM/TIP) et le Mouvement islamique d’Ouzbékistan (IMU), continuent d’opérer, posant une menace directe pour les pays voisins. De plus, le groupe Jaish al-Adl mène une insurrection de plus en plus audacieuse contre l’Iran, ce qui illustre la dimension transnationale de l’instabilité qui émane d’Afghanistan.

L’économie du terrorisme s’est adaptée au nouveau contexte. L’EI-K s’appuie sur une combinaison de financements externes, de taxation locale et d’activités criminelles. L’instabilité économique et la crise humanitaire, exacerbées par l’arrêt de l’aide internationale, créent un terrain fertile pour le recrutement. Sur le plan technologique, les groupes terroristes exploitent désormais l’intelligence artificielle pour le recrutement, la propagande et la radicalisation, ce qui représente une nouvelle dimension de la menace.

Sur la scène internationale, la réponse a été fragmentée. Les États-Unis, sous une nouvelle administration, ont adopté une approche transactionnelle, suspendant l’aide tout en cherchant une coopération ciblée avec les Talibans pour des intérêts de sécurité nationale. Par contraste, les puissances régionales comme la Chine, la Russie et l’Iran ont augmenté leur engagement pragmatique avec les Talibans, cherchant à sécuriser leurs propres frontières et leurs projets d’infrastructure. Ce désalignement des politiques internationales pourrait paradoxalement renforcer la position des Talibans, sans qu’ils aient à faire de concessions significatives sur la gouvernance ou la sécurité.

Chapitre 1 : L’Afghanistan sous le régime taliban : un environnement propice à la résurgence terroriste

La consolidation du pouvoir des Talibans face à l’instabilité persistante

L’accession au pouvoir des Talibans en août 2021, suivie du départ des forces étrangères, n’a pas mis fin à la violence ni à l’instabilité en Afghanistan, mais a plutôt transformé le paysage des menaces. Les récents attentats, loin d’être un signe de la fin du terrorisme, révèlent une reconfiguration des forces en présence. Bien que les activités des groupes d’opposition armée tels que le Front national de résistance (NRF) ou le Front de libération de l’Afghanistan (AFF) n’aient pas posé de défi significatif au contrôle territorial des Talibans entre février et avril 2025, la situation sécuritaire globale est loin d’être stable.1 Le rapport du Secrétaire général de l’ONU daté de juin 2025 indique une augmentation de 3 % des incidents de sécurité et de 7 % des incidents de vol par rapport à la même période en 2024, soulignant les lacunes des autorités de facto à assurer la sécurité du peuple afghan.1

La Direction générale du renseignement (GDI) des Talibans a intensifié ses raids contre l’EI-K, notamment les 30 novembre et 3 décembre 2021.3 Le rapport de l’ONU note également des affrontements armés à la frontière entre les forces de sécurité de facto et les forces de sécurité pakistanaises, comme le montre la fermeture du poste de Torkham en février 2025.1 Ces opérations visent à démontrer une capacité de lutte contre le terrorisme et à réaffirmer le contrôle du territoire.

 
Le dilemme de la légitimité et la sécurité

Le régime taliban se trouve dans une position délicate. Cherchant à obtenir une reconnaissance internationale et une aide financière, il doit se présenter comme un acteur fiable, capable de contenir les groupes terroristes les plus extrêmes.4 C’est dans ce but qu’il mène une campagne de lutte acharnée contre l’EI-K.3 Cette stratégie est une tentative de se légitimer aux yeux de la communauté internationale en se positionnant comme un contrepoids à l’extrémisme de l’EI-K.4

Cependant, cette approche est minée par la nature même du mouvement taliban. Dès leur arrivée au pouvoir, la plupart des prisonniers de l’EI-K ont été libérés ou ont pu s’enfuir des prisons, ce qui a permis au groupe de se reconstituer rapidement.3 Plus fondamentalement, les Talibans maintiennent des liens historiques et idéologiques profonds avec Al-Qaïda, des liens qui ont été renforcés par leur combat commun contre les forces internationales et des alliances matrimoniales.5 Un rapport du comité des affaires étrangères de la Chambre américaine de juillet 2025 révèle qu’Al-Qaïda a pu établir huit nouveaux camps d’entraînement, créer des madrasas et une nouvelle base pour stocker des armes en Afghanistan.6 Les Talibans ont également ordonné, en février 2021, de ne pas abriter de combattants étrangers, mais les observateurs des Nations unies notent qu’Al-Qaïda et les Talibans « restent étroitement alignés et ne montrent aucune indication de rupture des liens ».5

Cette ambivalence est la raison pour laquelle le paysage sécuritaire afghan reste fragmenté. Les Talibans luttent ouvertement contre l’EI-K, un rival pour la suprématie idéologique, tout en fournissant un environnement permissif à Al-Qaïda, un allié de longue date qui ne menace pas directement leur contrôle de l’Afghanistan.7 Cela permet aux Talibans d’utiliser la rivalité avec l’EI-K pour gagner en crédibilité internationale, tout en s’abstenant de rompre des liens qui sont au cœur de leur mouvement. Le résultat est un équilibre fragile où les conflits et les alliances se superposent, rendant la situation imprévisible pour les acteurs régionaux et internationaux.

Chapitre 2 : L’État islamique Province du Khorasan (EI-K) : la menace prépondérante

Genèse, objectifs et résurgence stratégique de l’EI-K

L’État islamique Province du Khorasan (EI-K) est apparu en 2015, se recrutant initialement parmi des combattants talibans afghans et pakistanais insatisfaits, ainsi que des individus d’Asie du Sud et du Sud-Est.4 Le groupe se distingue par ses ambitions expansionnistes, se donnant pour objectif la « reconquête » de la région historique du Grand Khorasan, afin d’étendre le territoire de son califat.4 Cette vision le place en opposition directe non seulement avec les forces internationales, mais surtout avec l’Émirat islamique des Talibans, qu’il considère comme un rival idéologique et politique. Le nom « Daesh », souvent utilisé par les Talibans, est considéré comme dérogatoire et accentue cette rivalité.4

Sous la direction de Shahab al-Muhajir depuis mai 2020, la stratégie de l’EI-K a évolué pour se concentrer sur les zones urbaines clés, à commencer par Kaboul.3 L’objectif n’est pas seulement de mener une guerre de territoire, mais d’attaquer la légitimité même des Talibans. L’EI-K cherche à démontrer que les autorités de facto sont incapables d’assurer la sécurité, ce qui est le fondement de leur pouvoir. En ciblant les infrastructures gouvernementales et les forces de sécurité dans les villes, l’EI-K prouve l’inefficacité des Talibans.

 

Bilan des attaques au premier semestre 2025

Les rapports de l’ONU pour 2025 corroborent cette stratégie. L’EI-K a continué ses attaques contre les autorités de facto, comme le montre une attaque suicide qu’il a revendiquée le 13 février contre le ministère de facto du Développement urbain et du Logement à Kaboul, tuant trois hommes et en blessant dix, dont le vice-ministre.1 Le groupe a également revendiqué une attaque contre les forces de sécurité à Kunduz le 11 février, tuant 19 personnes, dont quatre civils.1 Ces attaques visent à instiller un sentiment d’insécurité et à mettre en évidence la faiblesse de la gouvernance talibane.

La propagande de l’EI-K met l’accent sur la disqualification des Talibans en tant que dirigeants religieux et politiques légitimes et en tant que garants de la sécurité.4 Cette campagne vise à attirer des combattants insatisfaits, notamment les minorités ouzbèkes et tadjikes qui se sentent marginalisées par le mouvement à dominante pachtoune des Talibans.3 La capacité de l’EI-K à maintenir une présence forte, avec environ 2 000 combattants, et à projeter une menace jusqu’à l’extérieur de ses bases traditionnelles, confirme son statut de défi sécuritaire majeur en Afghanistan et pour la région.8

 

Chapitre 3 : La toile de fond : d’Al-Qaïda aux mouvements régionaux

L’Afghanistan abrite une multitude de groupes terroristes qui opèrent et interagissent dans un écosystème complexe, allant des alliés historiques des Talibans, comme Al-Qaïda, aux rivaux idéologiques comme l’État islamique Province du Khorasan, et aux menaces purement régionales comme le Mouvement islamique du Turkestan oriental, le Mouvement islamique d’Ouzbékistan, le Tehrik-e Taliban Pakistan et Jaish al-Adl.

 

Jaish al-Adl : La menace sectaire et nationaliste iranienne

Jaish al-Adl (JAA), signifiant « l’Armée de la Justice », est un groupe militant baloutche sunnite qui opère principalement dans la province iranienne du Sistan et Baloutchistan, près des frontières avec le Pakistan et l’Afghanistan.9 Son idéologie est un mélange complexe de nationalisme baloutche, visant l’indépendance de la région et de plus grands droits pour le peuple baloutche, et de jihadisme sunnite, motivé par un agenda sectaire anti-chiite.9 Le groupe cible régulièrement les forces de sécurité iraniennes, y compris les policiers et le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (IRGC).10

Le 22 août 2025, cinq policiers iraniens ont été tués lors d’affrontements armés revendiqués par Jaish al-Adl dans la ville d’Iranshahr.11 Cinq jours plus tard, le 27 août 2025, des affrontements massifs et généralisés ont éclaté dans les villes d’Iranshahr, Saravan et Khash, entraînant la mort d’au moins 13 combattants du JAA et d’un membre de l’IRGC.11 L’audace et la fréquence de ces attaques témoignent de la capacité croissante du groupe à déstabiliser l’Iran.11

Malgré les allégations passées de liens avec l’Afghanistan, le groupe est en fait un adversaire des Talibans. L’Iran a adopté une politique de conciliation envers les Talibans en grande partie dans l’espoir qu’ils réprimeront leurs rivaux sunnites, notamment l’EI-K et le JAA.12 Cette relation antagoniste est confirmée par la mort d’Amir Naroui, le frère d’un des leaders de Jaish al-Adl, qui a été tué par les Talibans à Kandahar, ce qui suppose une proximité de certains de ses membres avec le mollah Haibatullah 9. 

 

Al-Qaïda : L’allié symbiotique des Talibans

Al-Qaïda continue de bénéficier d’un « environnement permissif » sous le régime taliban.7 Les liens entre les deux groupes remontent aux années 1990, lorsque les Talibans avaient fourni un sanctuaire à Al-Qaïda pour planifier des attentats terroristes.5 Les rapports de l’ODNI (Office of the Director of National Intelligence) et d’ONG de surveillance du terrorisme en 2025 indiquent qu’Al-Qaïda est en train de se reconstituer en Afghanistan, bien que sa capacité à lancer des attaques transnationales soit actuellement limitée.7 Des informations révélées en janvier 2025 indiquent qu’Al-Qaïda a pu établir huit nouveaux camps d’entraînement, créer des madrasas et une nouvelle base pour stocker des armes dans le pays.6

L’exemple d’Abd al-Rahman al-Maghrebi, beau-fils d’Ayman al-Zawahiri et chef du département des médias d’Al-Qaïda, illustre la résilience de l’organisation.13 Malgré les pressions et la mort de son chef, le réseau maintient une structure mobile et une expertise technique, notamment dans les logiciels et les communications.14 Il opère à partir d’un nexus Iran-Pakistan-Afghanistan, et sa capacité à se déplacer et à se réinventer lui permet de rester une menace persistante, même après l’élimination de ses hauts dirigeants.13

Le Mouvement islamique du Turkestan oriental (ETIM/TIP) : La menace chinoise

Le Mouvement islamique du Turkestan oriental (ETIM), également connu sous le nom de Parti islamique du Turkestan (TIP), représente une grave préoccupation pour la Chine. Beijing perçoit le groupe comme une menace directe pour sa sécurité nationale et ses projets d’infrastructure dans le cadre de la Belt and Road Initiative (BRI).15

Le groupe a principalement opéré en Syrie ces dernières années, où il disposerait de 800 à 3 000 combattants.16 Cependant, le groupe a repris son nom d’origine, Parti islamique du Turkestan oriental (ETIP), en mars 2025.17 Ce changement pourrait signaler un regain d’intérêt pour sa mission initiale au Xinjiang. La Chine, en conséquence, a augmenté son engagement avec les Talibans pour que ces derniers prennent des mesures strictes à l’encontre de l’ETIM et garantissent la sécurité des citoyens et des institutions chinoises en Afghanistan.15

Le Mouvement islamique d’Ouzbékistan (IMU) : L’instabilité régionale

Le Mouvement islamique d’Ouzbékistan (IMU) a été sévèrement affaibli par les Talibans en 2015 après avoir fait allégeance à l’EI, ce qui a entraîné la mort d’environ 90 % de ses combattants dans la province de Zabul.18 Malgré ces pertes, le groupe subsiste avec 200 à 300 combattants dans le nord de l’Afghanistan, y compris des combattants étrangers originaires d’Afrique, du Pakistan, de Chine, d’Ouzbékistan et du Tadjikistan.18 Il continue de combattre aux côtés de l’EI-K 18 et représente une menace de déstabilisation pour l’Asie centrale.19 Un rapport des Nations Unies de janvier 2025 indique que l’EI-K cherche activement à recruter dans les États d’Asie centrale et le Caucase du Nord, renforçant potentiellement ses liens avec les factions restantes de l’IMU.16

Ces dynamiques illustrent que l’Afghanistan n’est pas seulement un refuge pour les terroristes, mais un théâtre d’opérations où les groupes s’affrontent et s’allient de manière fluide. Les Talibans considèrent l’EI-K et ses alliés, comme l’IMU, comme leurs principaux ennemis pour des raisons de légitimité et de contrôle territorial. Les puissances régionales exploitent cette rivalité pour s’engager avec les Talibans, dans l’espoir qu’ils réprimeront les groupes qui les menacent directement. Ce système d’alliances et de conflits pragmatiques permet aux groupes terroristes de se repositionner constamment pour survivre et prospérer.

Chapitre 4 : Le financement et les capacités de la toile terroriste
Les mécanismes financiers de l’EI-K

La résilience de l’EI-K est en grande partie due à son modèle de financement hybride et diversifié. Le groupe s’appuie sur trois sources principales : les paiements de son organisation mère (ISIS-Core) en Irak et en Syrie, un système de taxation local et les donations internationales.20 Cette coordination financière interne assure un flux constant de ressources, renforçant la capacité opérationnelle du groupe.20 Les rapports du Département du Trésor américain confirment que l’ISIS-Core continue de financer directement l’EI-K, qu’il considère comme une ressource viable pour accroître ses capacités opérationnelles, de recrutement et d’attaque.20

En parallèle, l’EI-K a développé une autonomie financière en imposant un système de taxation local sur les populations et les entreprises, en invoquant les principes religieux de la Zakat et de l’Ushr.20 Le groupe s’est également engagé dans des activités criminelles telles que le commerce illégal de tabac 21, l’exploitation de mines, le kidnapping pour rançon et la mise en place de checkpoints illégaux pour extorquer les conducteurs de camions.20

L’économie de la drogue et le trafic d’armes

Bien que les sources ne lient pas directement l’EI-K au commerce de la drogue, les données historiques soulignent son rôle central dans le financement des groupes insurgés en Afghanistan. En 2009, les Talibans auraient gagné environ 155 millions de dollars grâce au commerce des opiacés, une source de revenus vitale pour leurs opérations et leur recrutement.22 L’économie de la drogue mondiale générait 68 milliards de dollars en 2009, et les groupes criminels organisés, y compris les éléments antigouvernementaux en Afghanistan et au Pakistan, en étaient les principaux bénéficiaires.22 Le contrôle des routes de la drogue à travers l’Afghanistan et ses voisins, comme le Kirghizistan, a historiquement été une source de revenus majeure pour les groupes comme l’IMU.24

Depuis 2009, les talibans se sont tournés massivement vers un trafic à l’échelle planétaire des drogues de synthèse, notament la métanphétamine. Lire notre article sur le sujet 

Une autre source de capacité et de revenus pour les groupes terroristes est la prolifération des armes. Les armes d’origine américaine laissées en Afghanistan sont une « préoccupation de sécurité régionale ».7 Des fusils utilisés par des militants pakistanais lors d’un détournement de train ont été retrouvés et sont des armes abandonnées par les forces américaines.7 Le marché noir qui en résulte fournit une source d’approvisionnement en armes et en revenus pour des groupes comme l’EI-K et le TTP. Lire notre article sur le sujet 

La crise humanitaire comme catalyseur de la menace

La suspension de la quasi-totalité de l’aide étrangère à l’Afghanistan par la nouvelle administration américaine, à partir du 20 janvier 2025, a eu des conséquences désastreuses. Plus de 22 millions d’Afghans dépendent de l’aide humanitaire d’urgence, et l’économie, selon la Banque mondiale, a connu une croissance modeste mais insuffisante pour améliorer les indicateurs sociaux.1 Seulement 22 % du plan humanitaire de l’ONU pour 2025 avait été reçu au 15 février.1 L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a par ailleurs alerté sur le retour massif de la population d’Iran et du Pakistan vers l’Afghanistan qui va aggraver la crise humanitaire.29

Cette détresse économique crée un vivier de recrues idéales pour les groupes terroristes qui peuvent offrir un revenu, de la nourriture ou une appartenance.3 Le manque de financement et l’interférence des Talibans dans l’acheminement de l’aide, qui a entraîné la suspension de 150 activités humanitaires entre janvier et mars 2025 1, exacerbent la situation. En conséquence, la crise humanitaire n’est pas seulement une conséquence de l’instabilité, mais un facteur direct de son aggravation, car elle renforce la capacité des groupes terroristes à recruter et à se financer.

Tableau 2 : Chronologie des incidents de sécurité majeurs (janv.-août 2025)

Chapitre 5 : La dimension technologique de la menace terroriste en 2025

L’évolution de la menace terroriste ne se limite plus aux affrontements militaires et aux réseaux de financement traditionnels ; elle intègre désormais une dimension technologique de plus en plus sophistiquée. L’intelligence artificielle (IA) émerge comme un outil de plus en plus exploité par les groupes terroristes. Des rapports de l’ONU indiquent que des groupes comme l’État islamique ont manifesté un intérêt pour l’IA générative afin de renforcer leur propagande et d’améliorer leur modus operandi.8

L’utilisation de l’IA par les groupes terroristes abaisse le seuil de compétence technique nécessaire pour mener des opérations de propagande sophistiquées. Les outils d’IA générative peuvent être utilisés pour créer du contenu de propagande plus ciblé et persuasif, pour émettre des directives sur l’évasion de la détection et pour recruter des cyber-spécialistes.8 De plus, l’IA est de plus en plus perçue comme un moyen d’accélérer la radicalisation des jeunes, y compris dans des régions comme l’Asie centrale où l’EI-K cherche activement à recruter.16 Les algorithmes de présélection, les outils d’analyse et les chatbots, largement utilisés dans le domaine du recrutement légitime, pourraient être détournés pour identifier et cibler des individus vulnérables à la radicalisation en ligne.30

Cette transition vers l’exploitation technologique du terrorisme indique que la menace ne repose plus uniquement sur la présence physique des groupes dans des sanctuaires comme l’Afghanistan, mais qu’elle se manifeste également dans le cyberespace. La lutte contre le terrorisme ne peut plus se limiter aux opérations militaires et au renseignement traditionnel ; elle doit maintenant inclure la détection et la perturbation des efforts de radicalisation en ligne. La prolifération de ces outils rend la tâche des services de contre-terrorisme encore plus complexe, car la détection des intentions et des complots devient plus difficile lorsque les menaces sont générées et diffusées de manière algorithmique.

Chapitre 6 : Les implications stratégiques et la réponse internationale

Les politiques étrangères à l’épreuve

Le retrait des forces américaines et occidentales d’Afghanistan a créé un vide de pouvoir que les puissances régionales se sont empressées de combler.27 En août 2025, la politique étrangère des États-Unis, sous la nouvelle administration, est devenue de plus en plus transactionnelle. En janvier, la plupart des programmes d’aide étrangère ont été suspendus.7 De même, le statut de protection temporaire (TPS) pour les Afghans a été annulé, les autorités américaines considérant que le retour des ressortissants afghans ne posait plus de menace pour leur sécurité, en dépit du statut de « niveau 4 : ne pas voyager » du Département d’État pour le pays.31

Malgré ce retrait, l’administration américaine a intensifié l’engagement direct avec les Talibans. En mars, un haut fonctionnaire américain a rencontré de hauts dirigeants talibans à Kaboul, marquant le plus haut niveau de dialogue direct depuis 2021.7 Ces discussions ont mené à la libération de quatre citoyens américains, en échange de quoi les États-Unis ont levé des primes sur trois responsables talibans, dont Siraj Haqqani le ministre taliban de l’intérieur, responsable de centaines d’attentats et de morts au cours des 20 dernières années.7 Cette approche met en lumière le nouveau focus de la politique américaine, qui se concentre sur la protection des citoyens américains et l’atténuation des menaces terroristes directes, priorisant les actions pragmatiques sur les discours.32

Le grand jeu du retrait et de l’engagement

Le retrait occidental a permis à la Chine, à la Russie et à l’Iran de s’engager avec les Talibans selon leurs propres termes, motivés par leurs intérêts pragmatiques. La Chine voit en l’Afghanistan une porte d’entrée pour ses projets de l’initiative « Belt and Road Initiative » en Asie centrale et une opportunité d’exploiter les vastes réserves naturelles du pays.27 Elle a accordé aux Talibans un accès commercial sans tarif en octobre 2024 et attend en retour que les Talibans répriment des groupes comme l’ETIM.15

Le grand changement en 2025 : le 3 juillet , la Russie reconnaît le gouvernement des talibans, après les avoir retirés de sa liste d’organisations terroristes en 2024,  et les avoir invités à des forums internationaux pour discuter de la coopération économique.27

L’Iran, de son côté, a adopté une politique de conciliation envers les Talibans dans l’espoir que ces derniers réprimeront leurs rivaux sunnites, notamment l’EI-K et le groupe Jaish al-Adl.12 Les actions récentes de Jaish al-Adl en Iran, notamment les attaques du 22 et 27 août 2025 11, montrent la persistance de cette menace. L’Iran a permis aux Talibans de prendre en charge l’ambassade d’Afghanistan à Téhéran en février 2023, ce qui est une concession diplomatique notable.12

voir le document spécifique sur le conflit du Baloutchistan

Cet engagement transactionnel de la part des puissances régionales a pour conséquence de renforcer la position des Talibans sur la scène internationale, sans qu’ils aient eu à faire de concessions significatives sur les droits humains ou la gouvernance. Cela réduit considérablement l’influence et le levier d’action de la communauté internationale pour promouvoir le changement de l’intérieur de l’Afghanistan.

Un ADN transnational

Qu’il s’agisse d’al-Qaïda, de l’EI-K, du TTP, du MIO, de l’ETIM ou de Jaish al-Adl, aucun de ces groupes n’agit en Afghanistan par simple opportunisme. Leur ADN idéologique est entièrement transnational. Tous utilisent le sanctuaire afghan comme une base arrière pour projeter le jihad dans leur zone d’intérêt : Pakistan, Iran, Asie centrale, Chine, et au-delà.

L’installation d’al-Qaïda au Panjshir, l’ancrage d’al-Maghribi à Kandahar, l’expansion de l’EI-K et la tolérance accordée au TTP démontrent que l’Afghanistan sous les talibans est redevenu un épicentre régional du terrorisme. Ces dynamiques traduisent non seulement la violation flagrante de l’accord de Doha, mais aussi une menace directe pour la sécurité internationale.

Perspectives et recommandations stratégiques

Le rapport met en évidence que l’Afghanistan demeure un foyer de menaces terroristes, mais que la nature de ces menaces a évolué. Le conflit interne entre les Talibans et l’EI-K est le principal moteur de l’instabilité, tandis que l’ombre de la résurgence d’Al-Qaïda se profile en arrière-plan. De plus, des groupes comme Jaish al-Adl accentuent la déstabilisation régionale en menant des opérations transfrontalières contre des États voisins. Les dynamiques entre les groupes sont complexes et fluides, et leur capacité à se financer et à opérer dépend de plus en plus de la détresse économique du pays et des nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle.

Ces groupes sont principalement motivés par le renversement des organisations occidentales.20 

La réponse internationale, face à cette réalité, demeure non seulement fragmentée mais également marquée par un certain laxisme et une logique accomodante, des stratégies qui risquent avant tout d’entraîner un renforcement de la position des talibans, sans pour autant ouvrir la voie à une stabilité réelle et durable. L’approche pragmatique et transactionnelle adoptée par les grandes puissances, bien qu’elle puisse s’expliquer par des impératifs de sécurité nationale, menace in fine de compromettre la lutte contre le terrorisme en octroyant une légitimité à un régime qui persiste à entretenir des réseaux terroristes et à susciter de profonds risques pour la sécurité internationale.

 



Voici les sources et leurs liens utilisés pour le rapport :

  • 1

Rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation en Afghanistan (1er février – 30 avril 2025) : https://unama.unmissions.org/sites/default/files/sg_report_june_2025_s-2025-372.pdf

  • 2

Rapport du Conseil de sécurité des Nations Unies (juin 2025) : https://docs.un.org/fr/A/79/947

  • 3

Note de la Fondation pour la recherche stratégique : https://www.frstrategie.org/publications/notes/etat-islamique-khorasan-une-capacite-nuisance-afghanistan-dela-2022

  • 4

Fiche d’information du Council on Foreign Relations sur l’État islamique province du Khorasan : https://en.wikipedia.org/wiki/Islamic_State_%E2%80%93_Khorasan_Province

  • 5

Rapport du service de recherche du Congrès (CRS) sur les relations Talibans-Al-Qaïda : https://www.congress.gov/crs_external_products/IF/PDF/IF10604/IF10604.13.pdf

  • 6

Rapport de la commission des affaires étrangères de la Chambre américaine sur le retrait d’Afghanistan : https://foreignaffairs.house.gov/getting-answers-on-afghanistan-withdrawal/

  • 7

Rapport de l’Office of the Director of National Intelligence sur les menaces terroristes en 2025 : https://media.defense.gov/2025/May/29/2003725469/-1/-1/1/OES_Q2_MAR2025_BRIEF_FINAL%20(1).PDF

  • 8

Compte rendu du Conseil de sécurité de l’ONU sur la menace de l’EI et d’Al-Qaïda : https://www.securitycouncilreport.org/whatsinblue/2025/08/counter-terrorism-briefing-on-the-secretary-generals-strategic-level-report-on-isil-daesh-9.php

  • 9

Fiche du Counter Extremism Project sur Abd al-Rahman al-Maghrebi : https://www.counterextremism.com/extremists/muhammad-abbatay-aka-abd-al-rahman-al-maghrebi

  • 10

Fiche du Counter Extremism Project sur Abd al-Rahman al-Maghrebi : https://www.counterextremism.com/extremists/muhammad-abbatay-aka-abd-al-rahman-al-maghrebi

  • 11

Article de l’IFRI sur la politique régionale de la Chine : https://docs.un.org/fr/A/77/855

  • 12

Rapport du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la menace de l’EI et d’Al-Qaïda : https://docs.un.org/en/S/2025/71

  • 13

Article de Wikipédia sur le Parti islamique du Turkestan : https://en.wikipedia.org/wiki/Turkistan_Islamic_Party

  • 14

Fiche du gouvernement australien sur le Mouvement islamique d’Ouzbékistan (IMU) : https://www.nationalsecurity.gov.au/what-australia-is-doing-subsite/Pages/islamic-movement-of-uzbekistan.aspx

  • 15

Analyse d’IRIS sur le Mouvement islamique d’Ouzbékistan : https://www.iris-france.org/127864-uzbekistan-tadjikistan-kirgyzstan-a-new-epicentre-of-islamist-terrorism-in-central-asia-the-case-of-the-imu-islamic-movement-of-uzbekistan-and-its-networks/

  • 16

Analyse de CNAS sur le financement de l’EI-K : https://www.cnas.org/publications/commentary/what-is-known-about-isis-k-funding-in-afghanistan

  • 17

Article de CNAS sur le financement de l’EI-K : https://www.cnas.org/publications/commentary/what-is-known-about-isis-k-funding-in-afghanistan

  • 18

Rapport de l’UNODC sur le commerce d’opium en Afghanistan : https://www.unodc.org/documents/data-and-analysis/Studies/Global_Afghan_Opium_Trade_2011-web.pdf

  • 19

Analyse de l’IFRI sur le Mouvement islamique d’Ouzbékistan et le trafic de drogue : https://www.ifri.org/sites/default/files/migrated_files/documents/atoms/files/ifrijihadismeouzbekfradecembre2008.pdf

  • 20

Résumé des motifs du Conseil de sécurité de l’ONU pour l’inscription de l’IMU sur la Liste des sanctions : https://main.un.org/securitycouncil/fr/sanctions/1267/aq_sanctions_list/summaries/entity/islamic-movement-of-uzbekistan

  • 21

Article de l’IFRI sur la politique des États-Unis en Afghanistan : https://en.wikipedia.org/wiki/Taliban

  • 22

Analyse de East Asia Forum sur les relations des Talibans : https://eastasiaforum.org/2025/03/07/the-talibans-long-game-out-of-isolation/

  • 23

Rapport du Special Inspector General for Afghanistan Reconstruction (SIGAR) : https://www.sigar.mil/Portals/147/Files/Reports/Quarterly-Reports/2025-04-30qr.pdf

  • 24

Article de l’OIM sur la crise humanitaire en Afghanistan : https://www.iom.int/fr/news/loim-alerte-sur-le-retour-massif-de-population-vers-lafghanistan-et-demande-un-financement-immediat-pour-intensifier-se

  • 25

Rapport de Hengaw sur les affrontements entre Jaish al-Adl et les forces iraniennes : https://hengaw.net/en/reports-and-statistics-1/2025/08/article-7

  • 26

Article de ResearchGate sur l’IA dans le recrutement : https://www.researchgate.net/publication/385592865_L’intelligence_Artificielle_Dans_Le_Recrutement_Etude_De_Son_Impact_Sur_L’efficacite_Des_Processus_En_Ressources_Humaines

  • 27

Article d’Ogletree sur la fin du statut de protection temporaire : https://ogletree.com/insights-resources/blog-posts/dhs-announces-termination-of-afghanistan-tps-effective-july-2025/

  • 28

Déclaration de l’Ambassadrice des États-Unis à l’ONU : https://usun.usmission.gov/remarks-at-a-un-security-council-briefing-on-afghanistan-15/

  • 29

Article de Modern Diplomacy sur les relations Talibans-Iran : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/14781158.2024.2413382

  • 30

Article de Wikipédia sur Jaish al-Adl : https://en.wikipedia.org/wiki/Jaysh_al-Adl

  • 31

Article d’IranWire sur les affrontements avec Jaish al-Adl : https://iranwire.com/en/news/144380-8-militants-and-1-irgc-member-killed-in-iran-clashes/

  • 32

Article de Long War Journal sur la conférence des groupes anti-talibans : https://www.longwarjournal.org/archives/2025/03/anti-taliban-groups-conclude-fifth-vienna-conference.php

  • 33

Article de Long War Journal sur la conférence des groupes anti-talibans : https://www.longwarjournal.org/archives/2025/03/anti-taliban-groups-conclude-fifth-vienna-conference.php

  • 34

Article de Wikipédia sur le Front national de résistance d’Afghanistan (NRF) : https://en.wikipedia.org/wiki/National_Resistance_Front_of_Afghanistan

  • 35

Rapport de l’International Crisis Group sur les risques de l’armement des groupes d’opposition : https://www.crisisgroup.org/asia/south-asia/afghanistan/afghanistans-security-challenges-under-taliban

  • 36

Article de Congressional Research Service sur les risques de l’armement des groupes d’opposition : https://www.congress.gov/crs-product/R45122

Le Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP) construit des drones de combat dans d’anciens bases de la police afghane

Rapport exclusif

Groupe de recherche Bazgasht : Le Département général du renseignement du groupe taliban a confié une base militaire de la police spéciale du gouvernement précédent (République islamique d’Afghanistan) dans la province de Logar aux membres du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), où ils sont formés à la fabrication de drones de combat et à leur utilisation dans des attaques militaires.
Les sources de l’agence Bazgasht au sein du renseignement taliban indiquent que des instructeurs étrangers sont présents dans cette base militaire, responsables de la formation à la construction et à l’utilisation de drones de combat pour les membres du TTP et les combattants du réseau Al-Qaïda.
La base de la police spéciale 333 dans la province de Logar appartenait à la police spéciale de lutte contre la drogue du gouvernement précédent. Cette grande base militaire est située dans la région de « Shakar Qala » de cette province. Les sources de sécurité ont également déclaré que cette base, qui jouait un rôle vital dans la défense de l’Afghanistan et la lutte contre la drogue sous le gouvernement précédent, est désormais devenue le plus grand centre de formation des combattants du TTP et du réseau Al-Qaïda. Selon les informations fournies, le renseignement taliban, en plus de céder cette position stratégique importante, a mis à disposition du TTP et d’Al-Qaïda des installations militaires, de formation ainsi qu’un aéroport avec une piste de 2300 mètres. Ces installations, selon des experts en sécurité, représentent une menace potentielle pour les pays voisins, notamment le Pakistan et l’Iran.

Les talibans ont facilité la formation à la fabrication de drones pour le TTP à Logar

Les sources de l’agence Bazgasht au sein du renseignement taliban ont fourni des informations montrant que la grande base militaire de la police spéciale 333 ou police spéciale de lutte contre la drogue d’Afghanistan (ASNF) dans la province de Logar est dédiée à la formation militaire des combattants du Tehrik-e-Taliban Pakistan.

La police spéciale 333 était une unité spéciale de la police du ministère de l’Intérieur dans le gouvernement précédent, responsable de la lutte contre la drogue et des opérations antiterroristes complexes. Cette base a été équipée en collaboration avec les forces britanniques dans la province de Logar, disposant de toutes les installations de formation et militaires, y compris un aéroport militaire. Les sources de sécurité ont indiqué qu’en plus des formations militaires habituelles, des conseillers étrangers forment les combattants pakistanais à la fabrication de drones de combat et à leur utilisation dans des opérations militaires. Selon les informations fournies, ces drones sont des copies d’un modèle d’une entreprise turque, capables de causer des dommages potentiels aux pays voisins, en particulier au Pakistan. Les sources ont également indiqué que les réunions importantes des commandants du TTP et les décisions opérationnelles majeures de ce groupe sont également prises dans ce centre.

Menaces régionales et mondiales

Les experts en sécurité avertissent que la remise des bases de l’ancienne armée aux groupes terroristes et leur formation avancée ne se limite pas à renforcer ces groupes au niveau national, mais a également de lourdes conséquences sur la sécurité régionale. Les informations fournies montrent que, selon le plan établi, les combattants du TTP doivent maîtriser la fabrication et l’utilisation de drones de combat dans ce centre d’ici la fin de l’année 1404 (calendrier persan), ce qui constitue une alerte sérieuse pour les pays voisins, en particulier le Pakistan. Selon les sources, une partie de cette formation est axée sur l’utilisation de drones-suicides, d’attaque et de surveillance, qui représentent une menace directe pour le Pakistan. Les analystes politiques affirment que l’augmentation des capacités opérationnelles du TTP grâce à cette formation pourrait déclencher une nouvelle vague d’attaques terroristes contre le Pakistan, ciblant non seulement les centres militaires et de sécurité, mais aussi les objectifs économiques et civils.

Conséquences politiques et sécuritaires



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