Un nouveau rapport de l’ONU : La répression systématique des femmes aggrave la crise humanitaire en Afghanistan

Un nouveau rapport de l’ONU : La répression systématique des femmes aggrave la crise humanitaire en Afghanistan

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Radio Azadi — 28 avril 2025

L’ONU a tiré la sonnette d’alarme : la répression systématique des femmes en Afghanistan intensifie la crise humanitaire dans le pays.

Dans un rapport intitulé « Femmes et filles en crise : Analyse genrée des secteurs humanitaires clés en Afghanistan en 2024 », publié dimanche 27 avril par la section Femmes de l’ONU, il est indiqué que 70 % des femmes afghanes rencontrent des obstacles dans l’accès à l’aide humanitaire.

Basé sur des données issues d’enquêtes de terrain et de recherches menées dans les 34 provinces du pays, le rapport met en lumière l’impact des restrictions talibanes sur l’éducation, la santé, l’accès à l’aide humanitaire et la participation des femmes à la vie publique. Ces restrictions ne violent pas seulement les droits humains fondamentaux des femmes, elles aggravent aussi la détérioration de la situation humanitaire.

L’interdiction pour les femmes de travailler dans les ONG a gravement entravé la fourniture de services aux femmes et aux enfants. Selon le rapport, 90 % des programmes d’assistance destinés aux femmes sont aujourd’hui suspendus ou sévèrement limités.

L’ONU souligne également que les femmes chefs de famille, auparavant employées, sont désormais confrontées à la pauvreté extrême et à la faim. Certaines d’entre elles ont témoigné auprès de Radio Azadi.

Maryam, originaire de Khost, ancienne employée d’une ONG aujourd’hui au chômage, déclare :

« Ils nous ont pris notre travail. Nous ne pouvons plus travailler. De nombreuses femmes à la tête de foyers n’ont ni frère, ni père, sont veuves ou orphelines, et on leur a pris leur emploi. Si elles ne mendient pas dans la rue, que peuvent-elles faire ? »

Une autre femme de Kaboul, Leilma, raconte :

« Je fais des ménages dans des maisons. On me donne 100 ou 150 afghanis quand le propriétaire a pitié. Toute l’aide va à ceux qui ont des relations. Les pauvres sont toujours opprimés, quel que soit le régime. »

Le rapport ajoute que l’interdiction de travail des femmes et le manque de personnel de santé féminin ont réduit l’accès aux soins pour les femmes, aggravant la situation des femmes enceintes et des enfants, et augmentant les morts évitables.

L’ONU avertit que si ces restrictions persistent, l’Afghanistan risque un effondrement humanitaire généralisé, exposant des millions de personnes à la faim et au déplacement.

Depuis leur retour au pouvoir, les talibans ont imposé de sévères restrictions aux femmes, notamment en matière d’éducation et de travail. Ils ont fermé les écoles aux filles au-delà de la 6e année et leur ont interdit l’université. Ils empêchent aussi les femmes de travailler dans la plupart des secteurs publics et dans toutes les ONG.

Bien que les talibans qualifient ces restrictions de « temporaires » et liées à la loi islamique, trois ans après leur prise de pouvoir, aucun signe de levée de ces mesures n’est observé.

Parallèlement, Tom Fletcher, Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les affaires humanitaires, en visite en Afghanistan, a rencontré Amir Khan Muttaqi, ministre par intérim des Affaires étrangères des talibans. Il a déclaré sur X (anciennement Twitter) que « les capacités extraordinaires des femmes afghanes » étaient au cœur de son agenda, ajoutant :

« Sans éducation ni participation pleine des femmes, aucun progrès n’est possible. »



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