Les violations de la liberté de la presse en Afghanistan ont augmenté de 58 %, selon l’AFJC
Les violations de la liberté de la presse en Afghanistan ont augmenté de 58 %, selon l’AFJC
Fidel Rahmati
Les violations de la liberté de la presse en Afghanistan ont bondi de 58 %, avec une augmentation des arrestations, des menaces et des restrictions imposées par les autorités au pouvoir.
Le Centre des journalistes afghans (AFJC) et Reporters sans frontières (RSF) ont fait état d’un déclin spectaculaire de la liberté de la presse en Afghanistan au cours de l’année écoulée. Selon leurs dernières conclusions, les violations contre les médias et les journalistes ont augmenté de 58 % par rapport à l’année précédente.
Le vendredi 2 mai, l’AFJC a déclaré que l’administration talibane avait publié sept nouvelles directives sur les médias, s’ajoutant aux 16 précédentes. Ces nouvelles restrictions limitent considérablement la liberté journalistique et l’accès du public à l’information, ce qui rend de plus en plus difficile la survie du journalisme indépendant dans le pays.
L’AFJC a mis en évidence plusieurs règles préoccupantes, notamment l’interdiction de diffuser des images d’êtres vivants, la collaboration avec les médias en exil, la diffusion en direct d’émissions politiques ou économiques, la critique des politiques des talibans et la présentation d’analystes non approuvés par le régime. En outre, les médias sont désormais tenus de qualifier les responsables talibans décédés de « martyrs ».
Ces contraintes ont eu un effet profond sur les opérations des médias régionaux. Dans 17 des 34 provinces, de nombreux points de vente ont fermé temporairement leurs portes ou ont changé de formule en raison de la pression croissante. Notamment, 25 stations de télévision ont été converties en stations de radio pour éviter un contrôle plus strict.
L’AFJC a enregistré 215 violations de la liberté de la presse de mai 2024 à mai 2025, dont 175 cas de menaces directes ou indirectes et 40 arrestations de journalistes. Il s’agit d’une forte augmentation par rapport aux 168 violations recensées au cours de la période précédente. Parmi les personnes détenues, 10 journalistes sont toujours derrière les barreaux et 7 ont été condamnés à des peines de prison allant de 7 mois à 3 ans.
RSF, se faisant l’écho de ces préoccupations, affirme que l’Afghanistan reste l’un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes. L’organisation continue d’appeler la communauté internationale à faire pression sur les talibans pour qu’ils respectent la liberté d’expression et les droits des médias.
La répression croissante de la liberté de la presse en Afghanistan sous les talibans met non seulement en danger la vie des journalistes, mais réduit également au silence le discours public et érode les valeurs démocratiques. Sans une intervention urgente et une solidarité internationale, le journalisme indépendant dans le pays est confronté à un avenir sombre.
La communauté internationale doit reconnaître la liberté de la presse comme la pierre angulaire des droits de l’homme et de la résilience démocratique. La protection des journalistes en Afghanistan n’est pas seulement une question de médias, mais aussi de sauvegarde de la vérité, de l’obligation de rendre des comptes et du droit du peuple afghan d’être informé.
Comments are closed