La Lettre d’Afghanistan15 octobre 2025 – N° 43
Le CEREDAF vous invite à participer à une conférence avec Philippe Marquis, ancien directeur de la Délégation Archéologique Française en Afghanistan et Conservateur du patrimoine Le patrimoine afghan. 2002-2025 : vingt ans d’action, quatre ans d’abandon ? Le point après la récente rencontre de l’Unesco au Japon. Philippe Marquis nous rapportera les conclusions de cette rencontre internationale à laquelle il a pris part très récemment. Les enjeux, les avancées ou les reculs au cours de la période, la politique des Talibans pour le patrimoine culturel, les initiatives des sociétés civiles afghanes et internationales, voilà quelques-uns des sujets qui seront abordés durant la soirée. 16, passage de la Main d’Or 75011 Paris mercredi 15 octobre à 19h30
Cette conférence sera également accessible par visio, dont voici le lien de connexion
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À Madrid, le 8 octobre 2025, la première journée du Tribunal du peuple pour les femmes d’Afghanistan a marqué un moment historique dans la lutte pour la reconnaissance des crimes commis par les talibans. Ce Tribunal, organisé par une coalition d’institutions de la société civile afghane en exil, s’inscrit dans le cadre du Tribunal permanent des peuples, une instance symbolique mais politiquement influente, qui depuis 1979 donne une tribune aux victimes de violations massives des droits humains. À l’ouverture, Shaharzad Akbar, ancienne présidente de la Commission indépendante des droits de l’homme d’Afghanistan et directrice de Rawadari, a donné le ton : « Nous ne sommes pas ici pour pleurer, mais pour juger. » D’emblée, l’objectif a été rappelé : documenter, rendre visible et condamner moralement l’architecture de persécution imposée aux femmes et aux filles depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021.
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Quand l’Inde ouvre la porte aux Talibans… et la ferme à ses journalistes femmes
L’image est difficile à croire : en plein cœur de New Delhi, capitale de la plus grande démocratie du monde, des femmes journalistes se voient interdire l’accès à une conférence de presse. Elles ont pourtant une accréditation officielle, respectent le code vestimentaire exigé, travaillent pour les plus grands médias du pays. Mais ce jour-là, un seul « critère » comptait : leur genre. Ce n’est pas l’Arabie saoudite des années 1990, ni Kaboul sous le règne de la peur. C’est l’Inde de 2025. Et derrière les murs de l’ambassade d’Afghanistan, ce ne sont plus des diplomates légitimes qui commandent : ce sont les Talibans.
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À l’Ilustre Colegio de la Abogacía de Madrid, le brouhaha habituel des avocats et des juristes a cédé la place au silence mercredi, tandis que les voix des femmes afghanes résonnaient dans la salle. Dans ce bâtiment historique, des femmes ayant survécu à la torture et à la répression ont pris la parole devant un panel de juges internationaux du Tribunal populaire pour les femmes d’Afghanistan, convoqué par le Tribunal populaire permanent.
Le tribunal vise à documenter et à dénoncer la persécution systématique des femmes sous le régime taliban. Il a été sollicité par quatre organisations de la société civile afghane : Rawadari, l’Organisation afghane des droits de l’homme et de la démocratie (AHRDO), l’Organisation pour la recherche et le développement des politiques (DROPS) et Human Rights Defenders Plus.
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Afghanistan : quatre ans de régime taliban, les femmes en première ligne de la résistance
Depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021, la situation des droits des femmes en Afghanistan a connu une régression sans précédent. « Nous n’avons pas le droit à l’éducation, pas le droit de travailler, pas le droit d’exister librement. Ils nous excluent de la société », témoigne une femme afghane, décrivant une vie devenue insupportable, limitée aux « quatre murs » de son foyerunesco.org. Ce cri du cœur illustre l’ampleur de la crise : en quatre ans, les Afghanes ont été progressivement effacées de la vie publique par un enchevêtrement de décrets extrêmes. Le dernier rapport d’ONU Femmes dresse le tableau d’une situation « parmi les plus graves au monde », comparable à celle du Yémen, avec 21 millions d’Afghanes affectées par ce qu’on peut qualifier d’apartheid de genre. Tandis que l’attention internationale s’étiole, la normalisation de l’oppression s’intensifie, érodant non seulement les droits des femmes, mais aussi l’avenir du pays tout entier.
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Le Conseil mondial du Panjshiryan (PWC) documente les crimes des talibans afghans dans la province du Panjshir : 15 500 arrestations et cas de torture, 543 assassinats ciblés, 285 saisies de biens privés, 450 familles expulsées Le 5 septembre de la même année, les talibans afghans, qui ont pris le contrôle de l’Afghanistan le 15 août 2021, se sont emparés de la province du Panjshir, un bastion des forces anti-talibans dirigées par Ahmad Massoud. Le 5 septembre 2025, le Panjshiryan Worldwide Council (PWC) a publié un rapport en langue dari sur sa grande enquête sur les crimes commis par les responsables talibans au cours des quatre années de « l’occupation du Panjshir », documentant plus de 15 500 arrestations, disparitions et cas de torture, ainsi que des centaines d’assassinats ciblés et de saisies de propriétés privées.
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Afghanistan : Quand la malnutrition et la mainmise talibane enferment tout un peuple Rana Tawakol, une vie de combat contre la malnutrition
Depuis les montagnes de Bamyan, plateau central de l’Afghanistan, Rana Tawakol incarne cette force discrète qui refuse de céder face à la fatalité. Chaque matin, à 25 ans, elle traverse les vallées pour ouvrir la petite clinique nutritionnelle, souvent unique espace d’espoir pour des femmes venues présenter leurs enfants amaigris, les joues creusées par la faim. Les familles, prisonnières de la pauvreté, voient leur alimentation réduite au trio monotone pommes de terre, riz, pain d’orge, sans accès à rien de plus nourrissant.
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P10_TA(2025)0229 Situation en Afghanistan: soutenir les femmes et les communautés touchées par les récents tremblements de terre Résolution du Parlement européen du 9 octobre 2025 sur la situation en Afghanistan: soutien aux femmes et aux communautés touchées par les récents tremblements de terre (2025/2872(RSP))
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In a city where the sound of turning book pages once echoed through every corner, a heavy silence now rests over the wheels of the Charmaghz Mobile Libraries. The team of this cultural and educational initiative announced on Tuesday that due to “restri…
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Par Mehrabodin Masstan
La plupart des politiciens, des diplomates et des fonctionnaires internationaux considèrent les talibans comme un mouvement politique, certes un peu extrémiste, mais normal, qui représente la réalité tribale et archaïque de l’Afghanistan. Cependant, ils acceptent le régime sanguinaire, violent, anti-femme, fasciste, extrémiste, terroriste et horriblement moyenâgeux qui ne respecte aucune règle de droit civilisé, ni de droit civique, ni de droit islamique. Ils agissent comme un groupe de terroristes qui ont pris toute la population et tout un pays en otage.
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Par Neelapu Shanti
Pendant que les Afghans souffrent, les puissances régionales poursuivent des « intérêts stratégiques » — connectivité, ressources, guerres par procuration — tout cela payé au prix du sang afghan.
Les quatre années de règne des talibans ont été marquées par une dictature menée par une poignée de chefs religieux qualifiés de terroristes, incapables de comprendre les besoins d’une société en développement, de reconnaître l’importance de l’éducation et des compétences, ou d’atténuer les souffrances du peuple afghan. Les talibans ont imposé des décrets sévères et des restrictions interdisant l’éducation aux femmes et aux filles, sans les considérer comme un atout supplémentaire pour la construction nationale.
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Les récentes frappes aériennes pakistanaises sur Kaboul et Paktika ont agi comme un électrochoc : elles ont mis à nu l’incapacité totale des talibans à protéger le territoire afghan. Ahmad Zia Siraj, ancien chef de la NDS, l’a résumé crûment : les talibans ne défendent ni l’indépendance ni l’intégrité nationale – ils ne sont que des instruments entre les mains de puissances régionales. Pire encore, le silence international après ces frappes confirme que « l’Afghanistan taliban » n’a aucune crédibilité diplomatique. Pourquoi ? Parce que les talibans ne sont pas un État reconnu, mais une milice occupant le pouvoir.
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Par Neelapu Shanti
Évaluation de la visite de Muttaqi en Inde
Le ministre taliban des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi, est arrivé à New Delhi à l’invitation du ministère indien des Affaires étrangères (MEA), après avoir participé à la réunion au format Moscou en début de semaine. Les médias ont présenté cette visite comme hautement significative. Des responsables de Russie, d’Inde, du Pakistan, de Chine, d’Iran, du Kazakhstan, du Tadjikistan, d’Ouzbékistan et du Kirghizistan se sont joints à leurs homologues talibans pour s’opposer à toute tentative extérieure de déploiement d’infrastructures militaires en Afghanistan. Cette évolution coïncide avec les appels renouvelés du président américain Donald Trump au régime taliban pour qu’il cède le contrôle de la base aérienne stratégique de Bagram.
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Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a déclaré dimanche qu’il espérait que le peuple afghan « serait libéré et aurait un gouvernement véritablement démocratique », dans une déclaration qui a marqué un changement notable dans le ton d’Islamabad envers les talibans.
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L’Inde va refaire de sa représentation diplomatique à Kaboul une ambassade de« J’ai le plaisir d’annoncer aujourd’hui que la mission technique de l’Inde à Kaboul redevient l’ambassade d’Inde », a déclaré Subrahmanyam Jaishankar devant la presse au début de son entretien avec Amir Khan Muttaqi. Les dirigeants de Kaboul recherchent activement depuis 2021 la reconnaissance de la communauté internationale et les investissements étrangers. Mais les restrictions imposées aux femmes et aux filles, exclues de l’éducation et de la vie publique, constituent des points de friction majeurs pour les Occidentaux. plein droit, a annoncé ce vendredi son ministre des Affaires extérieures, Subrahmanyam Jaishankar, en recevant pour la première…
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Mohammed Zaman Sirat
Les talibans, qui dirigent actuellement l’Afghanistan sans légitimité formelle, offrent un point de départ pertinent pour examiner les politiques de reconnaissance. Dans les relations internationales, la reconnaissance englobe le droit des États, la signification sociale de la légitimité et les réalités opérationnelles du pouvoir. Pourtant, cette simple affirmation peut être trompeuse. D’un point de vue empirique, d’autres groupes politiques ont longtemps affiché des qualités étatiques sans bénéficier de reconnaissance diplomatique. D’un point de vue sociologique, cependant, la question met en lumière une implication cruciale : un territoire considéré comme un État par les institutions internationales, malgré leur non-reconnaissance officielle de l’autorité dirigeante, a été saisi et administré par une puissante organisation militaire.
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Fiers de notre député Inamullah Samoon ! Membre du Parlement des Exilés et étudiant au CNAM Saint-Denis, Inamullah a pris la parole dans le stream de Jean Massiet en collaboration avec le DEPARTEMENT DE LA SEINE SAINT DENIS et l’Agence Jarod. Il y pa…
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De janvier à juin 2024, la photographe Kiana Hayeri et la chercheuse Mélissa Cornet – lauréates de la 14e édition du Prix Carmignac du photojournalisme dont nous sommes partenaires – ont parcouru sept provinces de l’Afghanistan pour enquêter sur les co…
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