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S.E.M. Jeremiah Kingsley Mamabolo, haut-commissaire de l’Afrique du Sud au Royaume-Uni, a prononcé un discours liminaire lors de la série Cambridge Afghanistan, qui a établi de puissants parallèles entre la lutte actuelle de l’Afghanistan pour les droits et la lutte de l’Afrique du Sud contre l’apartheid. S’exprimant lors de la conférence de Cambridge Massoud, il a décrit l’événement comme une « plate-forme de résistance, de justice et de droits de l’homme », honorant l’héritage d’Ahmad Shah Massoud en tant que figure de courage qui a résisté à l’extrémisme jusqu’à son assassinat en 2001.

Mamabolo a réfléchi à l’histoire de l’Afrique du Sud, rappelant comment des décennies de résistance interne, de mobilisation de masse, d’organisation clandestine et de campagne internationale de sanctions, de boycotts et d’isolement ont finalement mis fin à l’apartheid. La solidarité est au cœur de ce succès, a-t-il souligné : le mouvement anti-apartheid mondial, en particulier en Europe, s’est tenu aux côtés des Sud-Africains même lorsque les gouvernements hésitaient. Ce soutien, a-t-il dit, n’est pas fondé sur la politique mais sur les valeurs universelles, la justice, la démocratie et les droits de l’homme.

Il a expliqué comment la constitution post-apartheid de l’Afrique du Sud a ancré ces valeurs, en s’appuyant sur le principe d’Ubuntu, « vous êtes parce que nous sommes », qui met l’accent sur la communauté, la dignité et la responsabilité partagée. Pour Mamabolo, cette philosophie est aussi pertinente pour l’Afghanistan d’aujourd’hui qu’elle l’était pour l’Afrique du Sud en 1994.

S’agissant de l’Afghanistan, il a appelé à la reconnaissance de l’apartheid sexuel en cours, le qualifiant de crime contre l’humanité. Il a fait l’éloge des femmes afghanes qui continuent de manifester, souvent au péril de leur vie, pour réclamer dignité et éducation malgré la répression systématique. Il a souligné que l’apartheid ne se limite pas à la race, mais qu’il englobe également l’exclusion sexuelle et économique.

M. Mamabolo a exhorté les Afghans à ne pas perdre espoir, notant que la solidarité internationale et la persévérance rendaient possible l’« impossible » en Afrique du Sud. Il a appelé à la collaboration entre les pays du Sud, suggérant que des institutions comme la Fondation Mandela pourraient travailler avec la société civile afghane pour partager les leçons de réconciliation et de résistance.

Il a conclu en réaffirmant l’engagement inébranlable de l’Afrique du Sud à se tenir aux côtés des femmes et des forces démocratiques afghanes, insistant sur le fait que les principes d’égalité, de justice et de droits humains universels unissent les deux luttes et peuvent guider l’Afghanistan vers un avenir plus inclusif.



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