Talibans : tuer les femmes en silence

CONTRACEPTION INTERDITE et INTERDICTION des ETUDES de MEDECINE POUR LES FILLES = GYNOCIDE

 

En interdisant la contraception, les Talibans ne se contentent plus de bannir les femmes de l’espace public, de l’école, de l’hôpital, ou du marché. Ils étendent leur entreprise totalitaire jusque dans le corps des femmes. Sous couvert de religiosité, leur décision de supprimer le birth spacing – l’espacement des naissances – relève d’un dessein plus radical, plus destructeur, et peut-être plus stratégique : celui de provoquer une lente érosion démographique, doublée d’un effondrement sanitaire et social, que subira tout le peuple afghan.

La maternité forcée, dernier maillon de la chaîne d’oppression

Depuis 2021, l’accès à la contraception en Afghanistan s’est effondré. Les départements hospitaliers de planification familiale – autrefois nommés Family Guidance Associations – ont été fermés. Les campagnes de sensibilisation ont cessé. Les pharmacies sont menacées. Les sages-femmes et médecins sont muselés. Le mot d’ordre est clair : une femme afghane digne est une femme fertile, docile, silencieuse. La logique patriarcale et théocratique des Talibans n’autorise plus à choisir si, quand ou combien d’enfants avoir. C’est une maternité contrainte, sans soin, sans pause, sans avenir.

Dans les hôpitaux de Kaboul ou de Herat, des médecins, sous anonymat, racontent que les patientes arrivent déjà avec huit, dix ou douze enfants. Elles sont épuisées, malnutries, souvent maltraitées. Et pourtant, le cycle continue. Sans accès aux contraceptifs, parfois même sans autorisation de leurs maris ou familles, elles tombent enceinte de nouveau. Une boucle infernale. Et une condamnation à mort lente pour certaines.

La suppression des études médicales : un gynocide programmé

Depuis la fermeture des universités aux femmes, y compris les facultés de médecine, l’Afghanistan assiste à un effondrement dramatique du nombre de femmes médecins, sages-femmes et gynécologues. Or dans une société où les femmes n’ont déjà pas le droit de consulter des hommes, cette mesure revient à leur interdire tout accès aux soins. C’est une sentence de mort silencieuse, particulièrement pour les femmes enceintes, accouchant souvent seules, sans assistance médicale, parfois dans des conditions d’hygiène catastrophiques.

L’Organisation mondiale de la santé classait déjà l’Afghanistan parmi les pays les plus dangereux pour donner naissance ; aujourd’hui, la situation frôle l’indicible. Il ne s’agit plus seulement d’un effondrement des droits : c’est une entreprise d’effacement biologique des femmes. Une politique de mortalité différenciée, structurelle, institutionnalisée. Un gynocide.

Une politique de destruction à effet retardé

Ce n’est pas seulement une guerre contre les femmes : c’est une politique de destruction de la société afghane, par l’intérieur. L’interdiction du birth spacing, ajoutée à la pauvreté massive, à la fuite des compétences, à la déscolarisation des filles, va produire une génération entière plus pauvre, plus vulnérable, moins éduquée, plus fragile.

Les experts alertent : l’infrastructure du pays – déjà moribonde – ne peut pas supporter une telle pression démographique. Les écoles sont fermées aux filles, les hôpitaux surchargés, l’eau potable se raréfie, l’économie informelle sature. Des millions de familles vivent déjà sous le seuil de pauvreté. Dans ces conditions, chaque naissance supplémentaire devient une charge de plus dans un navire qui coule.

Le paradoxe est cruel : en empêchant l’espacement des naissances, les Talibans ne provoquent pas une explosion démographique triomphante, mais une implosion sociale. Et ce n’est peut-être pas un accident.

Une arme de destruction douce et invisible

À la différence des massacres, des pendaisons publiques ou des rafles, cette politique d’éradication est presque invisible. Elle ne produit pas d’images virales. Elle ne fait pas les gros titres des chancelleries. Elle n’alarme pas immédiatement les bailleurs de fonds. Et pourtant, elle est tout aussi meurtrière.

Forcer des femmes à enfanter sans relâche, dans la misère, sans soins, sans autonomie, sans avenir, c’est les vouer à une mort anticipée. C’est aussi compromettre toute une génération à venir. Car un enfant né dans ces conditions n’aura ni nutrition adéquate, ni éducation, ni accès aux soins – dans un pays déjà classé parmi les pires au monde en matière de santé infantile et maternelle. C’est un génocide social par les moyens de la reproduction.

Les Talibans ont appris. Leur nouveau totalitarisme n’est pas que militaire ou brutal. Il est aussi biologique, lent, clinique. Ils n’ont plus besoin de fusiller des opposantes pour les faire disparaître. Il leur suffit de les épuiser à mort, dans des maternités transformées en chambres de torture silencieuse.

L’impératif d’un réveil international

Comment l’ONU peut-elle encore parler de « dialogue » avec ceux qui utilisent l’utérus des femmes comme instrument de destruction ? Comment des chancelleries osent-elles évoquer une reconnaissance diplomatique, alors même que l’Afghanistan devient un laboratoire d’ingénierie démographique radicale ?

La communauté internationale doit nommer ce qui est en cours : une guerre démographique contre les femmes, et à travers elles, contre l’avenir de l’Afghanistan. Le déni de planification familiale n’est pas une anecdote sanitaire. C’est une politique d’extermination lente. Un effondrement calculé. Une disparition programmée.

Il est urgent d’alerter. D’agir. D’imposer conditionnalité, sanctions, isolement diplomatique. Et surtout, de soutenir celles qui, sur le terrain, résistent en silence, continuent à informer, à prescrire clandestinement, à protéger ce qu’il reste de vie, de liberté, et de choix.Faudra-t-il attendre 20 millions de morts — soit la moitié de la population afghane — pour enfin regarder en face ce qui se joue à bas bruit, dans une indifférence presque totale ? À quoi sert-il de maintenir une aide humanitaire, si dans le même temps les Talibans la détournent, n’en font rien pour les plus vulnérables, et laissent sciemment les femmes mourir sans soins ? Il est plus que temps de poser la seule question qui vaille : peut-on encore aider un pays en fermant les yeux sur ceux qui l’assassinent de l’intérieur ?

Sources : 

 



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