Par Mehrabodin Masstan

La plupart des politiciens, des diplomates et des fonctionnaires internationaux considèrent les talibans comme un mouvement politique, certes un peu extrémiste, mais normal, qui représente la réalité tribale et archaïque de l’Afghanistan. Cependant, ils acceptent le régime sanguinaire, violent, anti-femme, fasciste, extrémiste, terroriste et horriblement moyenâgeux qui ne respecte aucune règle de droit civilisé, ni de droit civique, ni de droit islamique. Ils agissent comme un groupe de terroristes qui ont pris toute la population et tout un pays en otage. Chaque instant ou chaque jour, ils tuent ou torturent un ou plusieurs otages selon leurs goûts et leur volonté. Chaque jour ou chaque nuit, une ou plusieurs jeunes filles ou jeunes femmes subissent toutes sortes de viols, d’enlèvements, de séquestrations, de mariages forcés, etc. etc…

Sous prétexte qu’ils ont le contrôle du terrain et de la géographie, on les considère comme « autorité de facto normale ». On oublie (ou on ignore volontairement..?!) tous leurs agissements, leurs atrocités qu’ils commettent chaque jour de manière systématique.

Par ailleurs, il faut savoir que le « talibanisme » ou le mouvement taliban ressemble beaucoup au virus du Covid-19. Tout pays qui, pour des raisons nobles ou malveillantes, tente de composer ou de manipuler ce « virus », s’expose à un risque grave d’être contaminé par cette maladie mortelle.

Suite à la première invitation officielle et « l’accueil chaleureux » réservé à Mullah Amir Khan Muttaqi, chef de la diplomatie des talibans, à New Delhi et à Deoband, les autorités indiennes se sont placées dans une situation dangereuse et difficilement contrôlable. Le voyage de Mullah Muttaqi en Inde a commencé avec une controverse sous les projecteurs des journalistes. Mais cette agitation médiatique ne se limitera pas à une simple conférence « absence de journaliste femme » ; elle provoquera probablement de véritables séismes politiques et culturels. Il est même possible que l’avenir du gouvernement du BJP et la survie au pouvoir de Narendra Modi soient menacés, offrant ainsi au Congrès national indien une opportunité politique en or pour rebondir et, pourquoi pas, reprendre le pouvoir pour assurer la survie et la cohésion politico-religieuse du pays le plus peuplé du monde, l’Inde, qui vit une croissance économique et commerciale record.

La réaction vidéo de Naseeruddin Shah, célèbre acteur du cinéma bollywoodien, explique bien cette montée des tensions.

Après avoir « occupé et dévasté l’Afghanistan/Khorasan », les talibans ont entamé un cycle d’instabilité et de tensions en Asie centrale, au Moyen-Orient et dans le sous-continent indien.

Mise en garde
Les interactions des Européens avec les talibans, notamment l’Allemagne, la Norvège, la Belgique, sous prétexte de rechercher des solutions de rapatriement des réfugiés afghans ayant des problèmes administratifs ou juridiques, se retrouvent dans le même schéma dangereux, puisqu’on autorise (involontairement ou inconsciemment peut-être..?!) les terroristes à agir sur le sol et à partir du sol européen. Les conséquences pourront être certainement très graves à tout point de vue.

Première secousse :
L’aggravation des contradictions politico-religieuses et l’essor de tensions sociales et culturelles en Asie du Sud est désormais enclenchée. L’avenir de la paix et de la stabilité dans le sous-continent indien – qui abrite le quart de la population mondiale (2 milliards de personnes dont plus de 500 millions de musulmans) – fait face à un nouveau défi d’une intensité sans précédent.