Al-Qaïda brise le silence

Afghanistan : Le Nexus Terroriste Résurgent

Pendant que l’attention mondiale est détournée, l’Afghanistan redevient une plateforme active pour le djihadisme mondial, orchestrant des menaces régionales et planifiant des attaques transnationales.

Une Force Aguerrie se Rassemble

15,300+

Estimation minimale des combattants étrangers opérant depuis le sanctuaire afghan, avec un noyau de plus de **2 500 hommes** récemment rentrés de Syrie et mobilisés.

Une Alliance Indéfectible : Taliban & Al-Qaïda

Loin d’être rompue, l’alliance historique entre les talibans et Al-Qaïda est non seulement intacte mais publiquement réaffirmée. Al-Qaïda qualifie l’Afghanistan d’« école mondiale du djihad », opérant sous la protection et avec le soutien de l’« Émirat Islamique ». L’élimination d’Ayman al-Zawahiri dans une résidence sécurisée à Kaboul a brutalement confirmé cette duplicité.

Régime Taliban
Fournit
Sanctuaire & Base Opérationnelle
Soutien Logistique & Idéologique
Légitimité par le Contrôle d’État
Réseau Al-Qaïda
Offre

Cette relation symbiotique permet à Al-Qaïda de se reconstruire et de planifier des opérations mondiales en toute impunité.

La Répartition des Forces Étrangères

Le pays héberge une mosaïque de groupes djihadistes, totalisant au moins 15 300 combattants étrangers. La majorité de cette force est orientée vers les conflits régionaux, mais une partie significative est dédiée à la projection de menaces transnationales.

Le graphique montre la proportion des principaux groupes terroristes étrangers. Le TTP domine en nombre, mais Al-Qaïda et le noyau de 2 500 ex-combattants de Syrie représentent les menaces les plus sophistiquées.

Alerte Globale : Un Complot Transnational en Cours

Selon Sarah Adams, ancienne analyste de la CIA, une menace d’une ampleur sans précédent vise directement les pays occidentaux. Le plan, orchestré depuis l’Afghanistan, repose sur une coopération inédite entre diverses factions terroristes et se décline en une stratégie d’attaque sur trois fronts.

✈️

Attaques Aériennes

Utilisation d’explosifs cachés de nouvelle génération pour cibler l’aviation civile.

🏢

Assauts Urbains Complexes

Opérations de type « Mumbai » visant des cibles institutionnelles avec prises d’otages.

💥

Attaques de Masse

Frappes coordonnées contre des cibles faciles (centres commerciaux, hôpitaux, transports).

Capacités Clés d’Al-Qaïda

L’analyse de Sarah Adams et d’autres rapports souligne la capacité d’Al-Qaïda à se projeter au-delà des frontières grâce à son expérience et à l’absence de pression talibane.

Le radar évalue les atouts principaux d’Al-Qaïda pour mener des opérations à haut risque contre l’Occident depuis sa base arrière afghane.

Cette analyse est basée sur des rapports publics et des alertes de renseignement d’octobre 2025. La situation est volatile et en constante évolution.

Al-Qaïda brise le silence

La nouvelle vidéo d’AQ expose la duperie des Talibans, tandis que le réseau exporte sa doctrine du terrorisme vers le Sahel et les capitales occidentales.

Une Menace Opérationnelle et Idéologique Critique

L’évaluation ponctuelle de la menace terroriste émanant de l’Afghanistan révèle un niveau de risque Critique et en Escalade. Sous le régime de l’Émirat Islamique des Talibans, l’Afghanistan est passé du statut de sanctuaire idéologique latent à celui de plateforme opérationnelle pour le jihadisme transnational et régional. Cette transition est marquée par deux évolutions majeures : la réaffirmation publique et directe du lien « inséparable » entre Al-Qaïda (AQ) et les Talibans 1, et un ordre confidentiel émis par le chef suprême taliban, Mullah Hibatullah, demandant la mobilisation de combattants terroristes étrangers expérimentés contre le Pakistan.1

Les avertissements du Conseil de Sécurité des Nations Unies, soulignant que l’Afghanistan est redevenu un centre mondial du terrorisme 1, sont désormais validés par les acteurs de la menace eux-mêmes et par des preuves d’intégration opérationnelle sophistiquée.

Lire aussi notre dossier

L’Alliance Indissociable et le Rétablissement du Sanctuaire

Le Modèle de l’« École Mondiale de Jihad »

Un clip vidéo d’Al-Qaïda, publié en octobre 2025 à l’occasion du 24e anniversaire des attaques du 11 septembre, a explicitement rompu la fiction diplomatique selon laquelle les liens entre les deux groupes auraient été coupés.1 Ce message affirme que l’alliance entre AQ et les Talibans est « entrelacée et inséparable » en raison d’une idéologie et d’une « mission divine » partagées.1

Le clip célèbre l’Afghanistan comme une « école mondiale de jihad » où plus de 15 000 jeunes hommes, majoritairement des Arabes, auraient été formés pour des conflits islamistes dans le monde entier, notamment en Bosnie, en Tchétchénie, en Irak et en Syrie.1 Le récit d’Al-Qaïda positionne l’Émirat Islamique comme le modèle de gouvernement islamiste sous lequel l’organisation a historiquement opéré.1 Cette déclaration invalide l’Accord de Doha de 2020, dans lequel les Talibans avaient promis aux États-Unis de couper leurs liens avec le terrorisme mondial.1 Le partenariat forgé dans les années 1990 perdure, faisant de l’Afghanistan un « terrain ouvert » pour la prochaine génération de militants.1

La Duplicité du Régime Taliban

Les dirigeants talibans s’engagent dans un jeu de duplicité flagrant : ils promettent au monde qu’ils ont rompu les liens avec le terrorisme international tout en abritant ceux qui ont façonné sa forme moderne.1 La preuve la plus manifeste de cette duplicité a été fournie par l’élimination en 2021 d’Ayman al-Zawahiri, le successeur d’Oussama Ben Laden, dans une maison située au centre de Kaboul et appartenant au ministre de l’Intérieur taliban, Sirajuddin Haqqani.1

Malgré ces preuves, les gouvernements occidentaux continuent d’ignorer ces avertissements, maintenant un niveau de contact et d’aide qui transite par les ministères contrôlés par les Talibans, ce qui subventionne de facto un État qui parraine le terrorisme.1

L’Escalade Régionale : La Mobilisation Opérationnelle contre le Pakistan

L’Ordre de Mobilisation de Mullah Hibatullah

Un changement stratégique majeur est marqué par un ordre confidentiel émis par Mullah Hibatullah en octobre 2025, sollicitant l’aide de tous les groupes terroristes basés en Afghanistan pour mobiliser leurs combattants entraînés et expérimentés, y compris les forces de choc « suicidaires », pour des opérations contre le Pakistan.1

L’ordre désigne nommément des groupes transnationaux pour cette mobilisation : les Ouïghours de Chine (potentiellement l’ETIM), le Mouvement Islamique d’Ouzbékistan (IMU), le bataillon Majid, les Talibans Tadjiks, et le réseau Al-Qaïda.1 Hibatullah a exigé que ces forces, y compris les combattants récemment revenus des guerres en Syrie et en Irak, soient immédiatement mises à la disposition du renseignement taliban pour être envoyées rapidement au Pakistan et « cibler des lieux désignés ».1

Le Vecteur de Force : Vétérans de Syrie/Irak

Ce plan militaire repose sur une force de combat d’élite : les combattants étrangers revenus des théâtres de Syrie et d’Irak. Les rapports indiquent qu’au moins 2 500 de ces combattants sont entrés en Afghanistan depuis la Syrie, un afflux que le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a qualifié de « dangereux pour la sécurité régionale ».1 Ces vétérans, notamment des éléments ouïghours et ouzbeks de l’IMU, ont acquis une expérience significative dans les combats urbains et de guérilla au Moyen-Orient.1 Leur expertise est cruciale pour renforcer les capacités militaires des Talibans et de leurs affiliés, permettant des opérations transfrontalières sophistiquées contre le Pakistan.1

L’Intégration Opérationnelle TTP/Taliban (Alertes Sarah Adams)

Les analyses de renseignement ouvert, notamment celles de Sarah Adams, confirment que l’opération contre le Pakistan est un effort « conjoint » et planifié « en phase » entre le Tehrik-i-Taliban Pakistan (TTP) et les Talibans afghans.2

Une tactique clé est la « rotation des unités » effectuée par le Taliban afghan dans les attaques menées par le TTP, s’assurant que des membres afghans sont impliqués dans ces assauts.2 Ce procédé est un élément de guerre cognitive. En insérant des combattants afghans dans les frappes du TTP, les Talibans exploitent la défiance historique entre la population pakistanaise et son armée, qui attribuait souvent à tort des attentats suicides à des Afghans alors qu’ils étaient menés par des Pakistanais locaux.2 En utilisant désormais de vrais combattants afghans, les Talibans cherchent à affaiblir la crédibilité des allégations de l’armée pakistanaise concernant l’implication de Kaboul, rendant l’opinion publique moins susceptible de soutenir une riposte militaire majeure en Afghanistan.2

L’intégration de combattants d’élite transnationaux dans un conflit de haute intensité contre le Pakistan sert de terrain d’entraînement (ou de « zone de déploiement prioritaire ») pour endurcir ces forces avant leur déploiement potentiel vers leurs zones d’origine ou d’autres théâtres globaux.1

Projection Transnationale et Régionale

Menace sur l’Asie Centrale et Utilisation Cynique des Ouïghours

Le déploiement des combattants étrangers revenus de Syrie/Irak est principalement concentré dans les provinces du Nord et du Nord-Est, notamment Baghlan, Kunduz, Takhar, Badakhshan, Panjshir, et Kapisa.1 Ce positionnement stratégique établit une force de projection crédible pour d’éventuelles menaces contre les Républiques d’Asie Centrale (CARs), en particulier le Tadjikistan et l’Ouzbékistan, où l’IMU et les Talibans Tadjiks sont actifs.3

L’ordre d’Hibatullah exige explicitement la mobilisation des combattants ouïghours (ETIM) contre le Pakistan.1 Ce déploiement est en contradiction apparente avec les assurances données à la Chine concernant la non-utilisation du territoire afghan par l’ETIM pour menacer le Xinjiang. Ce conflit sert d’instrument de « diplomatie du terrorisme » pour les Talibans : ils gèrent ces groupes en les « consommant » dans un conflit tiers, tout en conservant une capacité de menace résiduelle contre Pékin, transformant l’ETIM en monnaie d’échange.1

Le Rétablissement d’Al-Qaïda à l’Échelle Mondiale

L’Afghanistan est redevenu une force centrifuge puissante pour le jihadisme transnational.1 Des branches dans le Sahel, la Somalie, le Yémen et l’Asie du Sud-Est montent à nouveau des attaques et recrutent sous le même drapeau noir, revendiquant leur lignage idéologique et opérationnel de l’« école de jihad » afghane.1 Le centre de gravité du réseau s’est simplement dispersé après 2001, attendant le retour des Talibans pour se reconstituer.1

L’état ponctuel de la menace n’a jamais pris fin ; il s’est simplement intensifié. L’Afghanistan est un sanctuaire sécurisé et une « usine à combattants » où les Talibans utilisent le terrorisme comme un instrument calculé de politique étrangère, menaçant la stabilité de toute la région sud et centre-asiatique désormais confronté à la double menace d’un sanctuaire centralisé en Afghanistan qui fournit la doctrine et les combattants expérimentés, et d’une guerre transfrontalière imminente qui pourrait déstabiliser toute la région Asie du Sud et Centrale. La communauté internationale, comme le souligne l’islamologue Maulana Burhanuddin Muhammadi, doit prendre ces avertissements au sérieux, car une nouvelle vague de violences menacerait bien au-delà des frontières afghanes et pakistanaises.

📘 Sources officielles – ONU & droits humains | Terrorisme en Afghanistan (2024–2025)

ONU – Rapport S/2024/499 (3 juillet 2024)
→ Voir le document
Ce rapport se penche sur les Taliban et leurs liens persistants avec Al-Qaïda, malgré les engagements pris en 2020. Il détaille les réseaux de financement, l’exploitation des ressources naturelles, et le rôle croissant des ministères talibans dans l’appui logistique à des groupes armés. Le régime taliban reste profondément connecté à des entités terroristes, en particulier dans le nord-est du pays.

ONU – Rapport S/2024/556 (22 juillet 2024)
→ Consulter le rapport
Ce rapport recense les activités d’ISIL-K (Daech au Khorasan) comme l’une des menaces les plus sérieuses à la stabilité régionale. L’Afghanistan est décrit comme un refuge stratégique pour plus de vingt groupes terroristes. Le rapport souligne la complicité passive du régime taliban et la montée de la propagande djihadiste transfrontalière.

OHCHR – Déclaration officielle (14 août 2024)
→ Lire la déclaration
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme exhorte les États à ne pas normaliser le régime taliban. Il dénonce les persécutions systémiques contre les femmes, les minorités, les anciens soldats, et alerte sur les risques de sanctuarisation de groupes terroristes si rien n’est fait.

Conseil des droits de l’homme – Résolution 57/11 (septembre 2024)
→ Voir la résolution
Cette résolution rappelle que la lutte antiterroriste ne doit pas justifier la suspension des droits humains. Bien qu’elle ne cible pas exclusivement l’Afghanistan, plusieurs États y mentionnent leur inquiétude face à la prolifération de groupes armés opérant depuis ce pays.

ONU – Rapport S/2025/71 Rev.1 (6 février 2025)
→ Voir le rapport
Ce rapport confirme que l’Afghanistan héberge toujours la plus forte concentration de groupes terroristes au monde. Plus de vingt entités actives, dont Al-Qaïda, ISKP, IMU, prospèrent dans un climat de tolérance tacite. Le document recommande une vigilance internationale accrue.

ONU – Rapport A/79/797 – S/2025/109 (21 février 2025)
→ Lire en ligne
Le Secrétaire général décrit un climat de peur, de répression et d’instabilité. Il signale l’activité persistante de groupes armés et l’usage des camps d’entraînement dans les provinces du nord. Le rapport dénonce également la militarisation croissante des écoles religieuses et l’enrôlement de mineurs.

OHCHR – Déclaration (14 août 2025)
→ Accéder au texte
L’OHCHR renouvelle sa mise en garde contre toute reconnaissance implicite du régime taliban. Le communiqué évoque l’impunité, les exécutions sommaires, et le retour de réseaux djihadistes transnationaux dans une atmosphère d’abandon diplomatique.

ONU – Rapport A/79/947 – S/2025/372 (11 juin 2025)
→ Télécharger le PDF
Ce rapport actualise la situation sécuritaire en Afghanistan : retour de commandos syriens, camps dans le Badakhshan et infiltration croissante des frontières. Le Secrétaire général évoque des opérations coordonnées entre groupes terroristes sous l’ombrelle du régime taliban.



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