Alliances occultes entre narco-terrorisme et cartels internationaux

 

Un pacte de 880 millions de dollars : quand terroristes et cartels font affaire

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D’après des rapports récents, un accord secret aurait été conclu en juin 2025 aux Émirats arabes unis entre des émissaires talibans et Al-Qaïda d’une part, et des cartels de la drogue mexicains d’autre part. Ce marché porterait sur la vente de vastes stocks d’opium et d’héroïne afghans – saisis puis monopolisés par les Taliban – aux cartels mexicains, pour un montant avoisinant 882 millions de dollars. Trois personnalités clés auraient orchestré la transaction :

  • Hafiz Anas Haqqani – Cadre du réseau Haqqani (branche intégrée aux Taliban) et émissaire politique du régime taliban.
  • Haji Bashar Noorzai – Ancien baron de l’opium surnommé le « Pablo Escobar afghan », financier historique des Taliban et aujourd’hui responsable de leur empire de la drogueforeignpolicy.com.
  • Hamza ben Laden – Fils d’Oussama ben Laden, désormais présenté comme le chef de la branche afghane d’Al-Qaïda, opérant depuis l’Afghanistan sous protection des Talibanndtv.com.

Selon ces sources, de grandes quantités d’opium/héroïne provenant du sud-ouest de l’Afghanistan (Helmand, Kandahar, etc.) ont été rachetées aux producteurs locaux par des intermédiaires talibans (tels que Haji Lal Jan Ishaqzai, Haji Azizullah Alizai et Haji Bashar Noorzai) pour être transférées vers des entrepôts d’Al-Qaïda en Afghanistan. Le réseau de Hamza ben Laden aurait stocké cette drogue afin de faire grimper les prix sur le marché mondial. C’est une partie de ces stocks qui aurait été revendue aux cartels mexicains lors de la rencontre aux Émirats, assurant ainsi un afflux massif de liquidités – près de 880 millions de dollars – dans les caisses d’Al-Qaïda. Ce pacte illustre de façon saisissante la connivence stratégique entre groupes terroristes et mafias de la drogue.

Les talibans, un Narco-État qui facilite le trafic mondial

Ces révélations s’inscrivent dans un contexte plus large où l’Émirat islamique d’Afghanistan sous domination talibane est devenu un véritable narco-État centralisé. Officiellement, le chef suprême Haibatullah Akhundzada a décrété en avril 2022 l’interdiction de la culture du pavotglobalinitiative.net. Cela a conduit à une chute de 95 % des récoltes en 2023 selon l’ONU, faisant croire à un succès anti-drogue. En réalité, les Taliban ont profité de cette prohibition soudaine pour créer une raréfaction artificielle de l’opium, faisant exploser les prix sur le marché clandestin8am.media8am.media. L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a confirmé que fin 2024, le kilo d’opium en Afghanistan valait près de 750 $, soit dix fois plus qu’avant l’interdiction8am.media8am.media. Ces bénéfices records profitent avant tout aux trafiquants d’envergure liés aux Taliban, qui avaient constitué d’énormes stocks lors des années fastes8am.media. On estime qu’environ 13 200 tonnes d’opium étaient en réserve fin 2022 en Afghanistan, de quoi alimenter la demande mondiale jusqu’en 20278am.media. Environ 60 % de ces stocks seraient contrôlés par de gros exportateurs criminels affiliés aux Taliban, le reste par des paysans ou acteurs intermédiaires8am.media.

Ainsi, derrière la vitrine de la « charia anti-drogue », les autorités talibanes ont restructuré l’économie illicite au profit de leurs propres réseaux. Des sources afghanes indiquent que des hauts responsables talibans (comme ceux cités plus haut) sont directement impliqués dans la collecte et le stockage massif d’opium, et qu’ils collaborent avec l’ensemble des grands cartels de la drogue pour écouler ces stocks8am.media. Les trafiquants achètent désormais l’opium aux Taliban à des tarifs exorbitants – entre 70 000 et 100 000 afghanis le kilo (≈ 700 à 800 €), contre 7 000 afghanis auparavant8am.media. Cette flambée encourage une économie clandestine florissante dont les Taliban tirent les ficelles : ils protègent les plantations résiduelles, supervisent la transformation en héroïne (laboratoires cachés), et organisent le transit vers les pays voisins (Pakistan, Iran, Asie centrale), voire plus loin. Officieusement, la répression des paysans et toxicomanes locaux sert de gage moral pendant que la production se déplace vers des zones plus discrètes ou vers d’autres drogues. En effet, constatant la dépendance aux revenus illicites, les Taliban ont diversifié leur empire toxique vers des substances encore plus rentables et faciles à produire en cachette – notamment les méthamphétamines, fabriquées à partir de l’arbuste Ephedra qui pousse localement sans nécessiter d’importation de précurseurs.

Le personnage de Haji Bashar Noorzai illustre cette duplicité. Cet ancien seigneur de la drogue pashtoun, allié de longue date des Taliban, avait financé leur première prise de pouvoir dans les années 1990 grâce aux narco-dollars. Arrêté par les États-Unis en 2005 et condamné à la perpétuité pour trafic d’héroïne, Noorzai a été libéré en 2022 dans un échange de prisonniers approuvé par Joe Bidenforeignpolicy.com. Revenu en héros à Kandahar, il a immédiatement repris les rênes de son empire narcotique. Aujourd’hui septuagénaire, Bashar Noorzai est devenu l’éminence grise économique du régime taliban : il conseille le chef Akhundzada (dont il est proche), dirige la production de drogues synthétiques, négocie des contrats miniers lucratifs (lithium, cuivre) avec la Chine, et supervise les circuits financiers clandestins via le réseau hawalaforeignpolicy.comforeignpolicy.com. Surnommé le « Pablo Escobar de l’Afghanistan » par la presse, Noorzai a dominé pendant des décennies le marché de l’héroïne afghaneforeignpolicy.com. Son influence actuelle démontre que le pouvoir taliban profite pleinement de l’économie parallèle mondiale au lieu de la combattre.

Al-Qaïda renfloué par le trafic de drogue afghan

Contrairement à ce qu’ils affirmaient lors de l’accord de Doha (2020), les Taliban n’ont ni rompu avec Al-Qaïda ni cessé d’héberger des terroristes sur leur sol. Bien au contraire, les deux groupes restent alliés et interdépendants. En septembre 2021, le chef d’état-major américain rappelait que « les Taliban restent dangereux et hébergent Al-Qaïda » en Afghanistandefense.gov. La convergence d’intérêts passe en grande partie par le trafic de stupéfiants. Déjà à la fin des années 1990, l’Afghanistan (sous régime taliban) produisait les trois quarts de l’opium mondial, et les experts estimaient que les profits de la drogue constituaient l’une des principales sources de financement d’Al-Qaïda et des Talibanojp.gov. Après 2001, Al-Qaïda « canal historique » s’était dispersé, mais la nébuleuse a survécu en se diversifiant dans d’autres zones de conflit – souvent en participant indirectement aux trafics (comme Al-Qaïda au Maghreb islamique, impliquée dans la filière cocaïne transsaharienne, ou des cellules en Asie du Sud).

Depuis le retour au pouvoir des Taliban en 2021, de nombreux rapports indiquent qu’Al-Qaïda a regagné en capacité sur le sol afghan. La mort d’al-Zawahiri en 2022 n’aurait pas affaibli le réseau de façon décisive, et l’organisation disposerait désormais d’un sanctuaire afghan pour se restructurer. Des renseignements de 2024 affirment qu’Hamza ben Laden – longtemps présumé mort – est en vie et dirige activement la résurgence d’Al-Qaïda depuis l’Afghanistan, protégé en permanence par des centaines de combattantsndtv.comndtv.com. Ce « prince héritier du terrorisme » et ses lieutenants auraient mis la main sur les stocks d’opium accumulés sous l’égide des Taliban, dans le but de financer de futures opérations terroristes. La vente d’une partie de ces stocks aux cartels latino-américains, si elle se confirme, fournirait à Al-Qaïda un trésor de guerre colossal. Un apport de 880 millions de dollars pourrait en effet transformer les capacités logistiques d’Al-Qaïda, lui permettant de recruter, d’acheter des armes sophistiquées et de planifier des attaques internationales ou des guerres par procuration. En somme, l’Afghanistan taliban est devenu « un pôle économique et militaire de l’extrémisme transnational », pour reprendre les termes de La Lettre d’Afghanistan.

Connexions narco transnationales : Taliban et cartels mexicains

Même si l’Afghanistan et le Mexique sont séparés par des milliers de kilomètres et des contextes très différents, leurs économies de la drogue présentent des parallèles frappants et désormais des ponts concrets. En 2020, ces deux pays (avec le Myanmar) représentaient 95 % de la production mondiale d’opiumdw.com. Au Mexique, les cartels – en particulier le puissant cartel de Sinaloa – tirent profit du trafic d’héroïne (issue du pavot local) et surtout de drogues de synthèse (méthamphétamine, fentanyl) pour le marché nord-américain. En Afghanistan, les Taliban se financent largement par l’opium/héroïne et commencent aussi à fabriquer de la méthamphétamine bon marchéatlanticcouncil.orgatlanticcouncil.org. Des experts antidrogue avaient souligné dès 2009 les « similitudes dangereuses » entre les Taliban et les cartels mexicains, deux organisations ultraviolentes étendant leur contrôle territorial grâce à l’argent de la droguedw.comnextias.com.

Jusqu’à récemment, on pouvait penser que les Taliban et le cartel de Sinaloa étaient surtout des rivaux sur le marché de l’héroïne, chacun dominant une région du globe (l’Afghanistan alimentant surtout l’Asie et l’Europe, Sinaloa dominant les États-Unis)dw.com. Cependant, le partage des marchés a ouvert la voie à une collaboration lucrative : « Ces organisations rivales peuvent s’allier pour accroître leurs profits et leur influence » notait-on en 2021dw.comnextias.com. En effet, le cartel mexicain, présent aujourd’hui dans 60 % des pays du monde selon la DEA, y compris en Europe, en Asie et en Afriquedw.com, peut servir de réseau de distribution planétaire pour écouler la production afghane. De son côté, le régime taliban dispose de stocks de drogue abondants et d’une impunité sur son territoire, mais doit blanchir et exporter cette marchandise hors d’Afghanistan. L’alliance avec des cartels latino-américains offre donc un partenariat gagnant-gagnant : les criminels mexicains diversifient leurs sources d’approvisionnement (surtout après la pénurie provoquée par le pseudo-ban taliban de 2022), et les narco-jihadistes afghans transforment leur opium en dollars sonnants.

Il n’est d’ailleurs pas inédit de voir des groupes terroristes coopérer avec le crime organisé international. Des précédents existent avec, par exemple, certaines factions d’Al-Qaïda au Maghreb qui ont taxé le trafic de cocaïne transitant par le Sahel, ou le Hezbollah libanais impliqué dans le blanchiment d’argent de cartels sud-américains. Dans le cas présent, les Émirats arabes unis ont servi de lieu de rencontre et de plaque tournante financière – ce qui n’est pas surprenant étant donné que Dubaï est depuis des années un hub de blanchiment pour de nombreux trafiquants et acteurs sous sanctions (y compris des financiers des Taliban)en.wikipedia.orgen.wikipedia.org.

Conséquences pour la sécurité mondiale

L’émergence de ce nexus Talibans–Al-Qaïda–cartels mexicains constitue une menace grave pour la sécurité internationale. Sur le plan géopolitique, l’Afghanistan gouverné par les Taliban est désormais un sanctuaire à double face : à la fois base arrière pour groupes terroristes et centre névralgique du trafic de stupéfiants. Le régime tire profit de l’illégalité et de l’absence de contrôle extérieur pour consolider son pouvoir par la peur et l’argent, tout en échangeant des ressources (drogue, minerais) contre des soutiens étrangers. On voit la Chine investir dans les mines afghanes malgré la situation, tandis que d’autres acteurs régionaux ferment les yeux sur le narcotrafic par pragmatisme. Les États occidentaux, eux, se trouvent face à un dilemme : reconnaître ou négocier avec les Taliban revient à cautionner implicitement un régime mafieux qui finance le terrorisme qu’ils combattent par ailleurs.

Sur le plan de la santé publique et de la criminalité, l’export massif d’héroïne (ou de méthamphétamine) depuis l’Afghanistan alimente les marchés de drogue sur tous les continents, avec son cortège de ravages sociaux. Le renforcement des cartels mexicains via de nouvelles filières augmente aussi la violence et la corruption en Amérique latine. Enfin, le financement du jihad international par le narcotrafic afghan risque de multiplier les attaques et l’instabilité mondiale. Les 882 millions de dollars injectés dans Al-Qaïda en 2025, si ce chiffre se confirme, constituent par exemple une somme sans précédent pour une organisation terroriste. Pour donner un ordre d’idée, c’est bien plus que le budget annuel officiel de nombreuses armées de pays pauvres.

En conclusion, les informations sur cet accord Talibans–Al-Qaïda–cartels mexicains confirment ce que l’on soupçonnait depuis longtemps : une intrication profonde entre terrorisme et grand banditisme international. Les Taliban agissent en « État-facilitateur » du trafic mondial, fournissant protection et marchandises, tandis que les cartels apportent leurs réseaux et capitaux – et Al-Qaïda engrange les bénéfices pour nourrir ses visées meurtrières. Face à cette réalité, continuer de dissocier la question de la drogue afghane de celle du terrorisme serait une grave erreur. Toute stratégie de lutte contre l’extrémisme doit dorénavant intégrer la dimension du crime organisé transnational, sans quoi on ne s’attaque qu’aux symptômes en négligeant les flux financiers qui alimentent la violence.

Sources : La Lettre d’Afghanistan (2025) ; ONUDC ; Hasht-e Subh Daily ; DW ; Foreign Policy ; NDTV ; Office of Justice Programs – NCJRS, etc.8am.mediaforeignpolicy.comndtv.comojp.govdw.comdw.comdw.com



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