Victimes cachées

Dans des sociétés aux prises avec de profondes crises politiques, sociales et économiques, le travail du sexe n’est pas seulement un moyen de survie pour les groupes vulnérables, mais aussi un phénomène multiforme et profondément complexe. 

En Afghanistan, après le retour au pouvoir des talibans, les changements structurels ont poussé de nombreuses femmes à la marge, les soumettant à de graves crises où elles n’ont d’autre choix que de subir diverses formes d’exploitation et de violence. 

Contrairement aux déclarations des talibans selon lesquelles ils luttent contre ce problème, la réalité montre que le travail du sexe a non seulement persisté, mais a également évolué vers des formes plus clandestines et plus dangereuses, allant du trafic systématique aux mariages forcés et à l’exploitation cachée.

Facteurs clés à l’origine de l’essor du travail du sexe sous le régime des talibans

Le travail du sexe en Afghanistan sous le régime des talibans est influencé par une combinaison de facteurs interdépendants, dont les plus critiques sont : Privation économique généralisée et diminution des moyens de subsistance 

Après la chute du gouvernement précédent et l’imposition de sévères restrictions économiques par les talibans, des millions de familles afghanes se sont retrouvées dans une pauvreté extrême. Des milliers de femmes qui travaillaient auparavant dans des institutions gouvernementales, des secteurs éducatifs et des organisations internationales ont été brutalement retirées du marché du travail, les laissant sans aucun moyen de survie viable. Nombre d’entre elles se sont retrouvées dans des situations précaires et d’exploitation. Oppression systématique et criminalisation des femmes 

Les talibans ont officiellement interdit le travail du sexe pour des raisons religieuses et juridiques. Cependant, dans la pratique, cette interdiction sert à contrôler et à opprimer les femmes. Certains membres des talibans se livrent eux-mêmes à l’exploitation sexuelle des femmes tout en les soumettant à des conditions dégradantes et inhumaines sous couvert de maintien de l’ordre moral. 

Augmentation de la traite des êtres humains et de l’exploitation sexuelle 

Le trafic de femmes et de filles afghanes, notamment dans les régions frontalières, s’est intensifié ces dernières années. De nombreuses victimes sont introduites clandestinement dans les pays voisins, comme le Pakistan, l’Iran et les États du Golfe, tandis que d’autres restent bloquées en Afghanistan, notamment dans des villes comme Jalalabad, Kandahar, Herat, Bamyan et Kaboul, où elles tombent dans les griffes de réseaux d’exploitation clandestins. 

Mariages forcés et transactionnels 

Dans de nombreuses zones contrôlées par les talibans, des jeunes femmes et des veuves sont contraintes d’épouser des combattants talibans. Ces mariages s’apparentent souvent à une forme d’esclavage sexuel, certaines femmes étant ensuite vendues ou abandonnées sans aucune protection juridique ou sociale. Le rôle des talibans dans le travail du sexe et l’exploitation des femmes 

Clients cachés et auteurs de répression

Si les talibans interdisent publiquement le travail du sexe, ils en sont en réalité l’un des principaux promoteurs. De nombreux membres des talibans sont des clients clandestins et, dans certains cas, des femmes arrêtées pour des motifs moraux sont contraintes de fournir des services sexuels à des responsables, notamment à des commandants talibans locaux, en échange de leur libération ou de leur survie. Implication dans la traite des êtres humains et le commerce illicite Les réseaux de traite d’êtres humains qui transportent clandestinement des femmes et des filles vers des destinations étrangères opèrent souvent sous la surveillance des talibans. Certains commandants locaux et hauts responsables talibans participent activement à ces réseaux ou ferment les yeux, car ces opérations constituent un atout financier et stratégique pour maintenir l’influence des talibans. 

Exploitation sexuelle dans les centres de détention et les prisons 

Les femmes arrêtées pour « corruption morale » ou « violation de la charia » sont fréquemment victimes d’abus et d’agressions sexuelles pendant leur détention. Cette pratique met en évidence l’utilisation systématique par les talibans de la criminalisation du travail du sexe comme prétexte pour intensifier la violence et l’oppression contre les femmes. 

Appel à une action internationale immédiate 

Les résultats de l’enquête montrent que le travail du sexe en Afghanistan sous le régime des talibans n’a pas diminué, mais est devenu plus secret et plus complexe. La privation systématique des droits fondamentaux des femmes, comme l’accès à l’éducation, à l’emploi et à la protection juridique, a indirectement alimenté l’expansion des formes traditionnelles et nouvelles de travail du sexe. Ce rapport souligne la nécessité urgente d’une intervention internationale globale et immédiate. Il appelle les organisations de défense des droits de l’homme, les médias et les institutions mondiales à 

• documenter méticuleusement ces violations des droits de l’homme. 
• Plaider en faveur de mesures concrètes et immédiates pour soutenir les femmes afghanes. 
• Tenir les talibans responsables de la violence et de l’exploitation systémiques des femmes. 
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• La crise en Afghanistan exige non seulement une condamnation, mais aussi des actions concrètes et décisives pour remettre en cause et démanteler les structures qui favorisent la violence et l’exploitation fondées sur le genre sous le régime des talibans.  #Right_Justice_Freedom