Par Ahmad Zia Saraj
Ancien Directeur général, Direction nationale de la sécurité (NDS), République islamique d’Afghanistan
Ahmad Zia Saraj a été directeur général de la Direction nationale de la sécurité (NDS) de la République islamique d’Afghanistan jusqu’au 15 août 2021. Il est actuellement professeur invité au Département d’études de la guerre du King’s College de Londres (KLC).
Par Ajmal Obaid Abidy
Ancien directeur adjoint des opérations (DDO), Direction nationale de la sécurité (NDS), République islamique d’Afghanistan
Ajmal Obaid Abidy a été directeur adjoint des opérations (DDO) de la Direction nationale de la sécurité (NDS) de la République islamique d’Afghanistan jusqu’au 20 décembre 2020. Il est actuellement instructeur en sécurité nationale à l’Institut de développement professionnel (IDP) de l’Université d’Ottawa.

Pourparlers, tromperie et terreur : Les talibans placés sous l’ombre stratégique d’Al-Qaïda
Ahmad Zia Saraj et Ajmal Obaid Abidy
Vieux jeux, nouveaux mensonges
Un courant d’analyse soutient que la communauté internationale — en particulier les États-Unis — devrait dialoguer avec les talibans afin de les tenir responsables et de s’assurer qu’ils ne reviennent pas à la voie qu’ils suivaient avant le 11 septembre : offrir des sanctuaires sûrs à Al-Qaïda et à d’autres groupes terroristes internationaux. Les partisans de cette approche partent souvent du principe que les États-Unis n’avaient eu aucun contact avec les talibans avant le 11 septembre. Cette hypothèse est trompeuse. En réalité, Washington avait établi des canaux de communication directs et indirects avec les talibans plusieurs années avant les attentats.
Un document déclassifié du département d’État américain, détaillant ces interactions, révèle que ce seul département a tenu plus de trente réunions en personne avec les talibans, au Pakistan, en Afghanistan, en Allemagne et aux États-Unis. Fait notable, deux jours seulement après les frappes de missiles américaines dans la province de Khost — menées en représailles aux attentats de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie — un appel téléphonique fut organisé entre le directeur chargé du Pakistan, de l’Afghanistan et du Bangladesh au sein du Bureau des affaires sud-asiatiques et le mollah Omar. Au cours de cet échange, le mollah Omar insista pour que les négociations se poursuivent par l’intermédiaire des ambassades américaine et afghane au Pakistan, soulignant ainsi sa volonté de maintenir un engagement diplomatique durable malgré les tensions.
Le document déclassifié met également en lumière une réunion tenue le 18 septembre 1996, au cours de laquelle l’officier politique de l’ambassade américaine au Pakistan rencontra le mollah Jalil, alors agent de liaison des talibans avec l’ISI et futur vice-ministre des Affaires étrangères du régime. Cette rencontre eut lieu quelques jours seulement avant la prise de Kaboul par les talibans. Le mollah Jalil y déclara explicitement que « les talibans ne soutiennent pas le terrorisme et n’offriraient pas de refuge à Ben Laden ». Or, ce qui se produisit après la chute de Kaboul contredit directement cette assurance. Un autre compte rendu du même document mentionne une réunion du 16 janvier 1997 au cours de laquelle, en réponse à une demande américaine visant à inspecter deux camps d’entraînement terroristes dans l’est de l’Afghanistan, le mollah Jalil donna son accord et souligna que « les talibans soutenaient les États-Unis dans les efforts de lutte contre le terrorisme et le narcotrafic ». Pourtant, malgré cet engagement, les talibans n’accordèrent jamais l’autorisation de visiter ces camps.
L’examen de ce document et d’autres archives déclassifiées concernant l’« engagement diplomatique » américain avec les talibans révèle un schéma constant : les talibans n’ont jamais adopté de position définitive quant à la remise d’Oussama Ben Laden ni renoncé formellement au terrorisme. Ils ont au contraire prolongé les négociations, offrant sans cesse de nouvelles « opportunités » afin de maintenir l’engagement américain sans consentir de concessions substantielles. Parallèlement, les États-Unis ont manqué plusieurs occasions, entre 1996 et 2001, d’agir sur la base de renseignements qui auraient pu entraver les opérations de Ben Laden.
Un thème récurrent de ces discussions était l’affirmation des talibans selon laquelle des restrictions avaient été imposées à Ben Laden, l’empêchant prétendument de menacer la sécurité nationale américaine. Des rapports récents suggèrent que les talibans recourent aujourd’hui à une tactique similaire, bien que formulée dans un langage actualisé. Lors de réunions avec des responsables américains entre 2021 et 2022, les représentants talibans se sont présentés comme menant des « efforts contre le terrorisme ». Cette narration était si trompeuse qu’un membre de la communauté internationale a qualifié l’Afghanistan de « maison de retraite pour terroristes » — suggérant que la stratégie des talibans ne consistait pas à s’opposer à Al-Qaïda, mais à protéger ses membres en leur offrant un refuge sûr, un soutien financier et une vie tranquille loin des lignes de front du terrorisme mondial.
En réalité, la situation en Afghanistan est profondément alarmante pour quiconque a été impliqué, à quelque titre que ce soit, dans les deux décennies de la « guerre mondiale contre le terrorisme » ou dans les efforts plus larges visant à promouvoir la paix et la sécurité internationales. Ce qui la rend encore plus troublante, c’est la répétition d’un schéma familier : tout comme dans les années précédant le 11 septembre, les talibans continuent de se présenter comme des partenaires dans la gestion du terrorisme, alors qu’en pratique ils offrent refuge et espace à des groupes terroristes — y compris Al-Qaïda — pour survivre et poursuivre leurs activités terroristes à l’échelle mondiale.
Le commandement opérationnel d’Al-Qaïda
La présence actuelle d’Al-Qaïda en Afghanistan est multiforme et étendue. Elle ne peut plus être considérée comme celle d’un simple groupe jihadiste non afghan ayant choisi de rester dans le pays après que les moudjahidines ont commencé à perdre du terrain face aux talibans dans les années 1990. Al-Qaïda est désormais perçue comme faisant partie intégrante du système, et non comme un acteur extérieur, notamment parce qu’elle a combattu aux côtés des talibans contre les forces de sécurité afghanes et l’OTAN pendant près de deux décennies. Le retour des talibans au pouvoir est interprété par Al-Qaïda comme une victoire commune, renforçant encore davantage leur lien.
En conséquence, Al-Qaïda ne maintient plus la distance opérationnelle vis-à-vis des talibans qui existait avant le 11 septembre. Un exemple révélateur est apparu en juillet 2022, lorsque Ayman al-Zawahiri fut localisé dans une maison d’hôtes située à quelques kilomètres seulement du palais présidentiel de Kaboul, où il fut tué lors d’une opération antiterroriste américaine. Sa présence dans une grande ville, sans précautions de sécurité significatives, était sans précédent et témoigne du niveau de confiance qu’Al-Qaïda plaçait dans la protection talibane.
Les développements survenus après la mort d’al-Zawahiri indiquent que, contrairement à certaines prédictions, son élimination n’a pas créé de rupture entre les talibans et Al-Qaïda. Elle a au contraire mis en évidence la résilience de leur partenariat. Les talibans ont ajusté certains aspects de leur architecture sécuritaire — notamment en renforçant les protocoles des maisons sûres et en limitant les déplacements des figures de haut rang — mais ces mesures ont été largement façonnées par les conseils et l’expertise opérationnelle d’Al-Qaïda. De son côté, Al-Qaïda a tiré la leçon que, même dans un environnement offrant un sanctuaire sans précédent, la complaisance pouvait s’avérer fatale. Plutôt que de prendre ses distances avec les talibans, l’organisation a recalibré sa posture sécuritaire, adoptant des précautions plus disciplinées pour sa direction tout en maintenant son intégration étroite avec les structures talibanes.
Loin d’affaiblir la relation, cet épisode a ouvert à Al-Qaïda une nouvelle opportunité d’accroître son influence au sein du régime taliban. En se présentant comme l’acteur le plus expérimenté en matière de contre-surveillance et de sécurité opérationnelle, Al-Qaïda s’est positionnée pour intervenir plus directement dans les processus décisionnels talibans, en particulier ceux liés aux réformes sécuritaires et aux pratiques de renseignement. Ainsi, la mort d’al-Zawahiri n’a pas constitué un point de rupture, mais une occasion pour Al-Qaïda d’approfondir son emprise sur les structures internes des talibans et d’opérer avec une liberté accrue.
Afin de faciliter efficacement ses opérations en Afghanistan, Al-Qaïda a restructuré son organisation à la fin de l’année 2022, en s’appuyant à la fois sur ses pratiques historiques et sur les leçons tirées de deux décennies de conflit. Selon les rapports, le cœur de cette restructuration repose sur la nomination d’un nouvel émir (chef) pour l’Afghanistan, basé à Kandahar et effectuant fréquemment des déplacements vers des provinces clés telles que Kaboul, Khost, Nangarhar et Balkh. Cet émir joue le rôle de lien essentiel entre la direction centrale d’Al-Qaïda et ses opérateurs provinciaux, garantissant la cohésion des unités dispersées et l’alignement sur les objectifs stratégiques globaux du groupe.
Sous sa supervision, Al-Qaïda a organisé dans chaque province des cellules opérationnelles relativement réduites, composées de 15 à 25 individus. Ces cellules sont volontairement maintenues à petite échelle afin de limiter leur exposition tout en conservant flexibilité et résilience. Malgré leur taille, elles remplissent des fonctions hautement spécialisées — de la gestion logistique des camps d’entraînement à l’exploitation de maisons sûres et de maisons d’hôtes, en passant par la facilitation des communications clandestines et les activités de contre-espionnage. Le 35ᵉ rapport de l’Équipe de surveillance du Conseil de sécurité des Nations unies confirme l’existence de camps d’entraînement, de maisons sûres et de maisons d’hôtes d’Al-Qaïda sur le territoire afghan. Les activités de contre-espionnage sont particulièrement cruciales : elles permettent au groupe de surveiller d’éventuelles infiltrations, de détecter les efforts de renseignement hostiles et de protéger ses réseaux contre toute compromission. Cette structure décentralisée mais disciplinée confère à Al-Qaïda une empreinte opérationnelle durable et crée un cadre évolutif pour une expansion future, en mobilisant des recrues locales et des combattants étrangers lorsque les conditions s’y prêtent.
Le rôle de l’émir dépasse la coordination des opérations provinciales et inclut la gestion des déplacements clandestins et de l’intégration des opérateurs. Par l’intermédiaire d’un réseau de facilitateurs et de courriers, il supervise le transfert discret de personnel à travers les frontières afghanes — principalement depuis le Pakistan et l’Iran, et parfois via l’Asie centrale. Les recrues sont souvent déplacées en petits groupes afin d’éviter toute détection, temporairement hébergées dans des maisons sûres, puis intégrées à la structure afghane d’Al-Qaïda par des processus de filtrage, d’endoctrinement et de formation. Cette orchestration minutieuse garantit que, même si des cellules individuelles sont compromises, le réseau global demeure intact et adaptable. En assurant des routes de transit sécurisées et en intégrant les combattants dans des unités opérationnelles, l’émir joue un rôle central dans la survie, la régénération et l’approfondissement du partenariat d’Al-Qaïda avec les talibans, dont les structures sécuritaires offrent une couverture indispensable.
À la mi-2024, Mohammed Salahuddin Zeidan — plus connu sous le nom de Saif al-Adl et considéré comme le chef opérationnel d’Al-Qaïda — a qualifié l’Afghanistan de Dar al-Hijra, la « terre de l’émigration », dans un essai destiné à mobiliser le soutien à la cause de Gaza. Il y décrit l’Afghanistan comme un refuge où les musulmans du monde entier pourraient émigrer afin de protéger leur foi et de consolider leurs forces en vue de frapper leurs ennemis. Dans ce texte, Saif al-Adl exhorte les musulmans du monde entier à se rendre en Afghanistan « pour acquérir formation, expérience et savoir avant de mener des attaques contre » Israël et le monde occidental. Cette déclaration constituait non seulement un appel aux armes, mais aussi un signal public de ce qu’Al-Qaïda attend des talibans et du territoire qu’ils contrôlent. Les talibans, pour leur part, n’ont rien fait pour réfuter cet appel ; au contraire, ils ont lancé une campagne visant à attirer davantage de « touristes » internationaux en Afghanistan, renforçant ainsi le narratif d’Al-Qaïda plutôt que de le contester. L’absence de capacités antiterroristes stratégiques sur le terrain, la complicité des talibans avec Al-Qaïda et la topographie difficile du pays font aujourd’hui de l’Afghanistan l’endroit le plus sûr au monde pour qu’Al-Qaïda et d’autres groupes terroristes se consolident, se réorganisent et étendent leurs activités.
Le pôle financier d’Al-Qaïda
Al-Qaïda cherche également à générer des revenus pour financer ses activités en Afghanistan. À cette fin, l’organisation a établi un second centre de commandement et de contrôle dans la province du Panjshir, distinct de sa base principale de Kandahar. Alors que la structure de Kandahar se concentre sur la coordination opérationnelle, le pôle du Panjshir est chargé d’attirer des investissements dans des projets miniers à travers le Panjshir, Sar-e Pul, Takhar, Badakhshan et d’autres provinces du nord, afin d’accroître les ressources financières d’Al-Qaïda.
Récemment, le bureau de presse du gouverneur taliban du Panjshir, Mawlawi Mohammad Agha Hakim — connu pour son allégeance à Al-Qaïda — a annoncé avoir reçu une délégation d’oulémas et d’investisseurs venus du Moyen-Orient, notamment du Yémen, de Palestine, d’Irak, de Bahreïn et du Qatar. Selon le gouvernorat, la délégation a exprimé son intérêt pour des investissements dans le Panjshir. La présence d’Abdullah al-Zindani, président du Conseil des oulémas du Yémen et fils d’Abdul Majid al-Zindani, était particulièrement notable. Ce dernier, aujourd’hui décédé, était largement reconnu comme le mentor spirituel d’Oussama Ben Laden et une figure clé de l’organisation des réseaux de recrutement et des camps d’entraînement d’Al-Qaïda. La participation de son fils à une telle délégation souligne la persistance des réseaux transnationaux qui continuent de soutenir la présence et les ambitions d’Al-Qaïda en Afghanistan.
Fait intéressant, des photographies d’Abdullah al-Zindani et d’autres membres de la délégation visitant le Panjshir ont été largement diffusées par les médias. Le lendemain, cependant, le porte-parole du gouverneur Mohammad Agha Hakim a publié un communiqué interdisant aux médias de diffuser des photos ou des vidéos de ses réunions. Cette succession d’événements suggère que la couverture initiale de la visite résultait d’un dysfonctionnement interne. Une fois les images déjà en circulation, l’interdiction ultérieure ressemblait moins à une mesure préventive qu’à une tentative tardive de limitation des dégâts — tentative vouée à l’échec, les photos ayant déjà atteint un large public.
La plupart des nominations de hauts responsables dans la province du Panjshir auraient été effectuées sur recommandation d’Al-Qaïda, reflétant l’influence du groupe au sein de la structure administrative talibane. Mawlawi Hakim Agha, actuel gouverneur taliban du Panjshir, occupait auparavant un poste important dans la structure de commandement d’Al-Qaïda en Afghanistan — sa nomination soulignant l’importance stratégique de la vallée pour le réseau. De même, le mollah Musafer, commandant de la brigade talibane du Panjshir, est une autre figure clé ayant officiellement prêté allégeance à Al-Qaïda. Longtemps considéré comme l’un des agents les plus insaisissables et influents du groupe en Afghanistan et au Pakistan, Musafer a été impliqué, selon la Direction nationale de la sécurité (NDS), dans plusieurs attaques majeures, dont l’attentat terroriste de janvier 2017 à Kandahar ayant coûté la vie à cinq diplomates des Émirats arabes unis, au vice-gouverneur provincial et à un diplomate afghan. Il n’est pas le seul agent d’Al-Qaïda intégré à l’administration talibane, mais il demeure l’un des plus significatifs en raison de son double rôle dans la conduite d’opérations militaires et la facilitation d’activités minières illégales générant des revenus substantiels pour Al-Qaïda. Un rapport non publié d’un cabinet d’évaluation des risques, partagé entre diplomates occidentaux, indique qu’Al-Qaïda tire des dizaines de millions de dollars des mines du Badakhshan et du Takhar.
Al-Qaïda a massivement capitalisé sur la domination talibane en Afghanistan pour renforcer ses réseaux de recrutement, ses capacités opérationnelles et ses sources de financement. Depuis décembre 2021, on estime que 25 000 à 30 000 madrasas jihadistes ont été établies à travers le pays, en dehors de la supervision du ministère taliban de l’Éducation. Leur contrôle relève désormais d’un nouvel organisme créé à Kandahar — la Direction générale des madrasas jihadistes et des orphelinats — qui centralise la gestion de ces institutions. Des rapports indiquent que les programmes d’enseignement ont été conçus par une équipe d’Al-Qaïda, intégrant l’agenda idéologique du groupe dans le système éducatif. En outre, les candidats à ces madrasas sont soumis à des procédures spéciales de vérification sécuritaire, garantissant la conformité idéologique et limitant les risques d’infiltration, renforçant ainsi l’emprise d’Al-Qaïda sur la prochaine génération de militants. En conséquence, la présence d’Al-Qaïda en Afghanistan continue de représenter une menace grave et durable — non seulement pour l’Afghanistan et ses voisins, mais pour la sécurité mondiale dans son ensemble.
L’Afghanistan taliban, pilier renouvelé du jihad global
Le retour des talibans au pouvoir n’a pas modifié les dynamiques fondamentales de leur relation avec Al-Qaïda ; il les a approfondies. L’histoire des négociations entre les États-Unis et les talibans avant le 11 septembre révèle un schéma clair de tromperie, qui se perpétue dans les engagements actuels. Al-Qaïda n’est plus un invité extérieur en Afghanistan : elle est un partenaire enraciné, stratégiquement intégré aux structures talibanes et renforcé par un environnement permissif permettant l’entraînement, le recrutement et le financement. De l’exploitation des ressources minières illicites à la mobilisation de réseaux d’investisseurs transnationaux, en passant par l’endoctrinement d’une nouvelle génération à travers des dizaines de milliers de madrasas jihadistes, Al-Qaïda reconstruit son infrastructure avec la complicité active des talibans. Loin d’être une « maison de retraite pour terroristes », l’Afghanistan sous domination talibane est devenu la base la plus sûre et la plus durable pour les ambitions mondiales d’Al-Qaïda depuis l’ère pré-11 septembre. À défaut d’une réponse internationale lucide et déterminée, le monde risque d’assister à la régénération d’une menace dont les conséquences dépasseront largement les frontières de l’Afghanistan.




