Les multiples trahisons des Etats Unis

1. Yalta (1945) et le partage du monde

La conférence de Yalta (février 1945) réunit Roosevelt (USA), Churchill (Royaume-Uni) et Staline (URSS) pour décider du sort du monde après la Seconde Guerre mondiale. Parmi les décisions prises :

  • Partage de l’Europe : l’Europe est divisée en zones d’influence entre l’Ouest (sous l’influence des États-Unis et de leurs alliés) et l’Est (sous domination soviétique).

  • Trahison de la Pologne et de l’Europe de l’Est : Churchill et Roosevelt acceptent que Staline impose des gouvernements pro-soviétiques en Pologne et dans d’autres pays d’Europe de l’Est, malgré leurs promesses aux résistants locaux.

  • Occupation de l’Allemagne : divisée en quatre zones (USA, URSS, Royaume-Uni, France).

Les accords de Yalta sont souvent critiqués comme une trahison des peuples d’Europe de l’Est, sacrifiés à l’URSS au nom de la « réalpolitik ».

2. La Guerre froide et les trahisons multiples (1947-1991)

A. La guerre de Corée (1950-1953) et le lâchage de Chiang Kaï-shek

  • Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis soutiennent la Chine nationaliste de Chiang Kaï-shek contre les communistes de Mao Zedong.

  • Mais en 1949, Washington coupe son aide, permettant la victoire de Mao et l’exil du gouvernement nationaliste à Taïwan.

B. L’abandon des insurgés hongrois en 1956

  • Lors de l’insurrection de Budapest (1956), les États-Unis encouragent les Hongrois à se révolter contre l’URSS par des messages de Radio Free Europe.

  • Mais quand l’URSS envoie ses chars pour écraser la révolte, les États-Unis n’interviennent pas, laissant les insurgés seuls face à l’Armée rouge.

C. Lâchage de Cuba et l’échec de la Baie des Cochons (1961)

  • En 1961, les États-Unis soutiennent des exilés cubains pour renverser Fidel Castro.

  • Mais Kennedy refuse de leur fournir un soutien aérien et naval adéquat, menant à un fiasco militaire et au renforcement du régime castriste.

D. La trahison du Vietnam du Sud (1973-1975)

  • Après avoir soutenu le Sud-Vietnam pendant des années contre le Nord communiste, les États-Unis signent les Accords de Paris (1973) et retirent leurs troupes.

  • En 1975, quand les communistes lancent leur offensive finale, Washington refuse toute aide militaire substantielle, laissant Saïgon tomber.

3. L’ère post-Guerre froide et les nouvelles trahisons (1991 – aujourd’hui)

A. Irak 1991 : Promesses non tenues aux Kurdes et aux chiites

  • Après la guerre du Golfe (1991), George H.W. Bush encourage les Kurdes et les chiites à se soulever contre Saddam Hussein.

  • Mais quand Saddam réprime brutalement la révolte, les États-Unis n’interviennent pas, laissant des milliers de morts.

B. La trahison des Afghans (1990s, 2021)

  • Dans les années 1980, les États-Unis financent les moudjahidines contre l’URSS. Une fois l’URSS partie, Washington abandonne l’Afghanistan, le laissant sombrer dans le chaos et sous la domination des talibans en 1996.

  • En 2021, après 20 ans d’occupation, les États-Unis se retirent brusquement d’Afghanistan, laissant les talibans reprendre le pouvoir en quelques semaines.

C. Les Kurdes en Syrie et en Irak (2019)

  • Alliés des États-Unis contre Daech, les Kurdes syriens reçoivent un fort soutien militaire de Washington.

  • Mais en 2019, Trump décide de retirer les troupes américaines du nord de la Syrie, laissant les Kurdes face à une offensive turque meurtrière.

Conclusion : Une politique fondée sur les intérêts du moment

Les États-Unis ont souvent agi selon leurs intérêts stratégiques, quitte à trahir des peuples ou des gouvernements qu’ils avaient précédemment soutenus.

 

La trahison des États-Unis en Afghanistan

Les États-Unis ont souvent été perçus comme un allié stratégique pour de nombreux pays en difficulté, promettant soutien militaire, économique et diplomatique. Cependant, l’histoire récente a montré que cet engagement peut être volatil. Le retrait précipité des troupes américaines d’Afghanistan en 2021 a laissé le pays en proie aux Talibans.

Le cas afghan : une sortie chaotique et une promesse brisée

Contexte du conflit

Les États-Unis sont intervenus en Afghanistan en 2001 après les attentats du 11 septembre, dans le but de déloger les Talibans et d’éliminer la menace d’Al-Qaïda. Pendant 20 ans, Washington a investi des milliards de dollars dans l’armée et les institutions afghanes, promettant un avenir démocratique au pays.

Le retrait de 2021 : un abandon brutal

En août 2021, sous l’administration Biden, les États-Unis ont retiré leurs troupes du pays, mettant fin à leur plus longue guerre. Ce départ a eu des conséquences catastrophiques :

  • Les Talibans ont repris Kaboul en quelques jours, renversant le gouvernement soutenu par l’Occident.

  • Des milliers d’Afghans ayant travaillé avec les Américains ont été laissés à leur sort, malgré les promesses d’évacuation, promis à une mort certaine, en dépit des promesses d’amnistie des talibans !

  • L’image des États-Unis en tant qu’allié fiable a été fortement ternie.

Conséquences internationales

L’abandon de l’Afghanistan a montré que les engagements américains peuvent être révoqués rapidement si leurs intérêts stratégiques changent. Cela a envoyé un signal inquiétant à d’autres alliés, notamment l’Ukraine.

L’Accord de Doha : Une Trahison de l’Afghanistan et un Retrait Américain Désastreux

L’Afghanistan a été pendant 20 ans le théâtre d’un conflit intense entre le gouvernement soutenu par les États-Unis et les Talibans, un groupe islamiste renversé en 2001 mais jamais totalement vaincu. Pour mettre fin à cette guerre, l’Accord de Doha, signé en 2020 sous l’administration de Donald Trump, a marqué un tournant majeur. Cet accord, conclu sans la participation du gouvernement afghan, a ouvert la voie au retrait des forces américaines et a indirectement facilité le retour des Talibans au pouvoir.

Cependant, cet accord n’était que le début du désengagement américain. L’administration Biden, en mettant en œuvre le retrait en 2021, a précipité l’effondrement du gouvernement afghan et abandonné des milliers de civils et de militaires qui avaient combattu aux côtés des États-Unis. Environ 80 000 soldats afghans ont perdu la vie dans cette guerre contre les Talibans, un sacrifice qui a été réduit à néant par cette politique de retrait.

Dans cet exposé, nous analyserons les origines et les implications de l’Accord de Doha, le coût humain du conflit et l’abandon final orchestré par Joe Biden.

1. L’Accord de Doha : Un Marché de Dupes au Détriment de l’Afghanistan

1.1. Un accord signé en l’absence du gouvernement afghan

Le 29 février 2020, les États-Unis et les Talibans signent l’Accord de Doha, un traité censé mettre fin à la guerre en Afghanistan. Ce qui choque immédiatement, c’est que le gouvernement afghan n’a pas été invité aux négociations.

  • Les Talibans, considérés comme un groupe terroriste, sont légitimés par cet accord, alors que le gouvernement démocratiquement élu est marginalisé.

  • En échange du retrait des troupes américaines, les Talibans promettent de ne pas attaquer les forces américaines et de ne pas permettre aux groupes terroristes comme Al-Qaïda d’utiliser l’Afghanistan comme base.

  • Les États-Unis acceptent de libérer 5 000 prisonniers talibans en échange de 1 000 soldats et fonctionnaires afghans détenus par les Talibans.

En réalité, cet accord ne contenait aucune garantie pour la République islamique d’Afghanistan et n’imposait aucun véritable mécanisme de contrôle des engagements pris par les Talibans. Il s’agissait donc d’un retrait déguisé sous un accord de paix.

1.2. Une victoire politique pour les Talibans

Grâce à cet accord, les Talibans obtiennent ce qu’ils recherchent depuis des années : le départ des Américains et la fin du soutien militaire à l’armée afghane.

  • Dès la signature de l’accord, les Talibans intensifient leurs attaques contre les forces afghanes, sachant que les États-Unis n’interviendront plus.

  • Le retrait des troupes américaines commence rapidement, affaiblissant encore plus le moral des troupes afghanes.

  • Le gouvernement afghan, isolé et affaibli, perd toute légitimité aux yeux de la population et des militaires.

2. Le Sacrifice des Soldats Afghans : 80 000 Morts pour Rien ?

2.1. Deux décennies de guerre sanglante

Entre 2001 et 2021, les forces de sécurité afghanes ont subi des pertes énormes dans leur lutte contre les Talibans et d’autres groupes islamistes.

  • On estime qu’au moins 80 000 soldats et policiers afghans ont été tués dans les combats.

  • Beaucoup de ces hommes se sont battus jusqu’au dernier moment, croyant en la promesse d’un Afghanistan démocratique.

  • L’Accord de Doha et le retrait américain ont trahi leur sacrifice en livrant le pays aux Talibans sans résistance.

2.2. Une armée abandonnée et trahie

Avant le retrait américain, l’armée afghane dépendait massivement du soutien logistique et aérien des États-Unis. Une fois cet appui retiré :

  • Les forces afghanes se retrouvent sans approvisionnement, sans maintenance pour leurs avions et hélicoptères, et sans renseignement.

  • Les Talibans en profitent pour lancer une offensive éclair, prenant province après province sans grande résistance.

  • En août 2021, alors que Kaboul tombe, des milliers de soldats afghans sont contraints de fuir, de se cacher ou de se rendre aux Talibans, souvent exécutés sur place.

3. L’Abandon de Joe Biden : Un Retrait Chaotique et un Effondrement Total

3.1. Un départ précipité et mal planifié

Lorsque Joe Biden prend ses fonctions en janvier 2021, il hérite de l’Accord de Doha signé par Trump. Mais plutôt que de renégocier ou de poser des conditions strictes aux Talibans, il décide d’accélérer le retrait.

  • Le 31 août 2021, le dernier soldat américain quitte l’Afghanistan, laissant le pays entre les mains des Talibans.

  • L’aéroport de Kaboul devient le symbole de ce retrait chaotique : des milliers d’Afghans tentent désespérément de fuir, certains s’accrochant aux avions en plein décollage.

  • Un attentat-suicide revendiqué par Daech tue au moins 183 personnes, dont 13 soldats américains, prouvant que la situation sécuritaire est hors de contrôle.

3.2. L’abandon des alliés afghans

En plus de laisser l’armée afghane sans soutien, les États-Unis abandonnent des milliers d’Afghans ayant travaillé avec eux :

  • Des interprètes, des fonctionnaires et des militaires sont laissés derrière, alors qu’ils risquent des représailles mortelles.

  • Seuls environ 120 000 Afghans sont évacués, mais des dizaines de milliers d’autres restent bloqués.

  • Les Talibans commencent des exécutions ciblées contre d’anciens soldats et fonctionnaires du gouvernement déchu.

Une Défaite Stratégique et Morale

L’Accord de Doha et le retrait américain de 2021 ont marqué l’une des plus grandes trahisons de l’histoire moderne.

  1. Les États-Unis ont négocié avec les Talibans dans le dos du gouvernement afghan, sapant sa légitimité.

  2. Des milliers de soldats afghans ont donné leur vie pour une cause qui a été abandonnée par leurs alliés américains.

  3. Le retrait précipité et chaotique de Joe Biden a laissé des centaines de milliers d’Afghans en danger, et a permis aux Talibans de reprendre le pouvoir sans résistance.

Le cas afghan est une leçon tragique pour d’autres alliés des États-Unis. L’Afghanistan a été abandonné du jour au lendemain, malgré 20 ans de sacrifices et d’engagement. Aujourd’hui, le pays est de nouveau sous le joug des Talibans, la liberté est anéantie et des milliers de personnes vivent dans la peur et la répression.

Les États-Unis, en cherchant à mettre fin à la guerre à tout prix, ont non seulement perdu leur crédibilité, mais ont également trahi ceux qui avaient cru en eux.



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